L’espace rituel revisité : architecture et iconographie dans la Xestè 3 d’Akrotiri, Théra

Abstract

The linking of the wall-painting compositions with specific walls and rooms in the monumental building Xeste 3 demonstrates the close relationship between Theran mural art and architecture, and confirms that the restoration and study of the wall-paintings is articulated equally with knowledge of the architectural idiom of a building and with the iconographic-interpretative interrelation of the wall-paintings themselves as thematic units. These paintings were designed and executed as parts of a composite iconographic code, axis of which are the stages and rituals in the initiation process of Theran adolescents in the Late Bronze Age, and were incorporated in a many-roomed, three-storey building that dominates a conspicuous public-open space, where the “secular” coexists with the “sacred” and the “religious”. For modern research, some of the scenes in the wall-paintings of Xeste 3 are of limited narrative value or of problematical affinity with others. We suppose that the events “narrated” reproduce images of rituals through the visual personification of defined social roles. The “images” of males and females with discreet characteristics of age, capacity and status, and their iconographic ranking within a dense mesh of reciprocally overlapping symbols, in stereotyped repetition (crocuses, flowers, rocks, swallows, monkeys, colours and properties of garments, jewellery) appear to visualize customary/ritual cycles which legitimize and endorse the biological and institutional development of members of the community, through rites of passage, ritual or mimetic “feats” and sanctioning eligibility to create a family. These cycles (of humans, animals, plants, as well as geometric motifs) are examined in association with the peculiar architecture of the building, and a series of issues is discussed, such as the manner of usage of the building and the limitations on access, the constructions and the moveable finds, and the role of light and of water. The architectural, iconographical and functional study of Xeste 3 places on a new basis the issue of “ritual” and “public/urban” space in the Creto-Mycenaean Aegean, favouring the conclusion of the complementary combination of these two concepts (traduction: Alexandra Doumas).Dans l’édifice monumental nommé Xestè 3, le rapport entre les fresques et certains murs ou certaines pièces démontre le lien étroit qui, à Théra, unissait la grande peinture et l’architecture. Il confirme également que la reconstruction et l’étude des fresques va de pair avec la connaissance de l’idiome architectural d’un bâtiment mais aussi avec une dialectique interprétative et iconographique qui relie entre elles les fresques elles-mêmes, en tant qu’entités thématiques. Ces œuvres peintes ont été tracées et exécutées comme les éléments d’un code iconographique synthétique, ayant pour axe les phases et les rites de la procédure d’initiation des jeunes gens de Théra à l’âge du Bronze récent. Elles ont été intégrées à un édifice de trois étages, aux pièces multiples, qui domine un lieu public en plein air prévu à cet effet, où le « civil » coexiste avec le « sacré » et le « religieux ». Pour le chercheur contemporain, plusieurs des scènes illustrées sur les peintures murales de la Xestè 3 ont une valeur narrative limitée, ou problématique dans leur relation contextuelle avec d’autres. À notre avis, les événements « narrés » reproduisent les images de rituels, au moyen de la personnification illustrée de certains rôles sociaux. Les « images » d’hommes et de femmes aux caractéristiques bien définies quant à leur âge, leur qualité et leur autorité, ainsi que leur hiérarchisation iconographique à travers un réseau dense de symboles, imbriqués dans la répétition de stéréotypes (crocus, fleurs, rochers, hirondelles, singes, couleurs et particularités des vêtements et des coiffures), permettent de visualiser des cycles de coutumes ou de rituels qui légalisent et valident le développement biologique et institutionnel des membres de la communauté au moyen de rites de passage, rituels consistant en imitation d’« exploits » et validation de la capacité à fonder une famille. Nous examinons ici ces cycles (hommes, animaux, plantes, mais aussi motifs géométriques) dans leur intégration à l’architecture particulière de l’édifice et nous discutons une série de questions, telles que le mode d’utilisation du bâtiment, les limitations d’accès, les installations et le mobilier, ainsi que le rôle de la lumière et de l’eau. L’étude architecturale, iconographique et fonctionnelle de la Xestè 3 pose, sur des bases nouvelles, la question de l’espace « rituel » et de l’espace « civil/public » dans le monde créto-mycénien ; elle arrive à une conclusion qui privilégie l’association complémentaire des deux notions.Vlachopoulos Andreas G. L’espace rituel revisité : architecture et iconographie dans la Xestè 3 d’Akrotiri, Théra. In: Espace civil, espace religieux en Égée durant la période mycénienne. Approches épigraphique, linguistique et archéologique. Actes des journées d'archéologie et de philologie mycéniennes, Lyon, 1er février et 1er mars 2007. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2010. pp. 173-198. (Travaux de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, 54

    Similar works