Les troubadours et Virgile

Abstract

Nous trouvons, chez les troubadours Arnaut de Maruelh, Arnaut Guilhem de Marsan et Guiraut de Calanson, ainsi que dans les romans de Jaufre et de Flamenca, quelques allusions à la matière et aux personnages de l'Énéide (surtout aux épisodes amoureux de Didon et de Lavine) ; mais ces allusions semblent se rapporter au Roman d'Eneas en ancien français plutôt qu'au poème latin : en tout cas, elles ne sont pas associées au nom de Virgile. Ce nom est bien mentionné par Arnaut de Maruelh, Guilhem Augier Novella et Guilhem-Cerveri ; mais toujours par rapport à la légende médiévale de Virgile magicien, jamais en relation avec l'Enéide. Les rares échos textuels de ce poème que l'on a cru repérer chez les troubadours ne témoignent pas d'une connaissance directe, car il s'agit de sentences devenues topiques. Une référence aux Géorgiques (chez Guilhem- Cerveri) est calquée sur les Proverbes du pseudo-Caton. Le seul troubadour chez lequel nous avons quelque chance de détecter des réminiscences virgiliennes paraît être le vieux Marcabru qui a probablement connu le commentaire de son contemporain Hugues de Saint-Victor à l'exorde célèbre des Bucoliques.Roncaglia Aurelio. Les troubadours et Virgile. In: Lectures médiévales de Virgile. Actes du colloque de Rome (25-28 octobre 1982) Rome : École Française de Rome, 1985. pp. 267-283. (Publications de l'École française de Rome, 80

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