Il n'est pas nécessaire de présenter la problématique déjà très médiatisée des pneus usagés qui s'entassent dans les décharges. Les directives européennes devant entrer en vigueur d'ici 2008 vont progressivement interdire la mise en décharge des pneus sous toutes les formes et rendre plus sévères les normes sur les émissions de gaz des cimenteries utilisant le caoutchouc comme combustible alternatif. L'utilisation du caoutchouc de pneu dans les matériaux routiers est une alternative séduisante au recyclage de ces "déchets". Elle ne peut toutefois pas prétendre à pouvoir résorber tout le stock de pneus usagés. Néanmoins chaque quantité "valorisée" par ce type d'utilisation est une contribution non négligeable à l'amélioration du bilan énergétique sur le cycle de vie total de ce matériau exceptionnel qu'est le caoutchouc. Le bitume caoutchouc est un mélange à haute température de bitume avec de la poudre de caoutchouc recyclé moyennant parfois quelques ajouts. Il est souvent présenté par les fabricants comme le produit miracle. Pour les agences, c'est plutôt le produit casse- tête. De part la nature complexe de ce liant modifié, on se heurte souvent au problème de proposer des exigences de qualité. Il est donc intéressant de tirer profit des expériences internationales pour maîtriser à moindre coût cette technologie. Comme pour les Bmp, l'ingénieur routier doit se familiariser avec ce produit et savoir quels sont les critères qui doivent être contrôlés et évalués pour comparer ce qui est comparable. Dans l'état actuel des choses, le bitume caoutchouc est un liant modifié avec des performances légèrement en deçà de celles des Bmp. Il constitue néanmoins une alternative prometteuse essentiellement dans des projets de réfection. Le produit doit dans les années à venir s'imposer par ses performances et non pas par ses arguments politiques ou environnementaux. Le potentiel est là, il ne reste plus qu'à l'exploiter