Cette étude s'intéresse aux liens entre les dimensions de l'estime de soi et la motivation scolaire chez les élèves de sept et huit ans. Pour ce faire, nous avons mené notre recherche dans deux classes de deuxième année d'une école primaire de Rouyn-Noranda recueillant ainsi un échantillon de trente-neuf élèves. Nous avons tenté en premier lieu, de mieux comprendre la nature de l'auto-évaluation de soi à l'aide d'un questionnaire élaboré par Harter
(1982). Nous avons par la suite évalué le goût et l'effort des élèves aux matières du programme de deuxième année à l'aide d'une échelle d'auto-évaluation conçue par Trudel
(1994). Ces données nous ont permis d'une part d'identifier des sujets présentant des profils de haute et basse estime de soi et d'observer si cette variable vient influencer le comportement des enfants dans leur investissement au travail académique.
Les résultats obtenus indiquent que l'estime de soi ne distingue pas les sujets quant à l'effort qu'ils prétendent fournir à chaque matière. On n'observe en effet aucun lien entre l'estime de soi et l'effort à la tâche (sauf chez les garçons où la dimension physique est associée à l'effort
en arts plastiques). Cependant, chez les sujets ayant une estime de soi positive, le goût (source de motivation) est lié à l'effort (conséquence de motivation) dans certaines matières (mathématiques, éducation physique). Pour les sujets ayant une estime de soi négative, le goût n'est en aucun cas lié à l'effort à la tâche.
Des différences intéressantes entre les garçons et les filles apparaissent à plusieurs endroits: d'abord, les garçons s'auto-évaluent plus positivement à la dimension physique que les filles; ils aiment davantage les mathématiques que ces dernières. Enfin, l'estime de soi générale ne semble liée à aucune autre dimension spécifique chez les garçons tandis que chez les filles, la dimension sociale est fortement associée à l'estime de soi générale