Au Mali, l’analyse des discordances entre le niveau national et le niveau local dans le domaine des politiques en lien avec le changement climatique questionne la problématique de la prise en compte des préoccupations des communautés locales (en l’occurrence rurales) dans ces politiques. Elle amène aussi à nous interroger sur les interactions entre acteurs et les effets induits par les politiques sur les réalités et les pratiques des acteurs concernés.
Il ressort qu’un grand nombre de documents de politiques publiques et de normes ont été produits et des institutions dédiées ont été mises en place au niveau national dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Cependant, sur le terrain, un fossé existe toujours entre la réalité des mesures au niveau national et les pratiques au niveau local par rapport à la mise en œuvre de ces politiques. Les interventions au niveau local ne sont pas toujours en cohérence avec le contenu des documents officiels qui eux aussi sont assez souvent mal connus à l’échelle locale. Des problèmes de mise en cohérence des interventions existent même au niveau des acteurs étatiques, entre eux d’une part, et avec les autres acteurs (pouvoirs traditionnels, services techniques, collectivités, organisations de la société civile) d’autre part. Il est souvent reproché à l’Etat central, selon les acteurs locaux, de ne pas faire le nécessaire pour éviter des divergences.
Au demeurant, il reste constant que l’écart entre les niveaux national et local vient du fait que les dispositions ne sont toujours harmonisées pour permettre une mise en œuvre au niveau local des mesures nationales prises. Une meilleure prise en compte des réalités sociales, économiques et culturelles en cours au niveau local dans la définition des normes nationales pourrait offrir plus d’opportunités pour réduire les écarts observés