Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Abstract
Le secteur agroalimentaire est le moteur des économies africaines. Le renforcer, le laisser respirer librement, lui reconnaître un rôle stratégique est d’une importance fondamentale.
Le réseau Interface a été créé afin de répondre aux problèmes de développement de ce secteur confronté à la mondialisation de l’économie. Espace de réflexions, d’échanges et d’actions, Interface couvre actuellement treize pays de l’Afrique de l’Ouest, de la Mauritanie au Nigeria, en passant par les pays du Sahel. Il entend s’étendre progressivement aux pays d’Afrique centrale, d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est afin de devenir, à terme, une véritable organisation panafricaine. Dans cette optique, Interface s’appuie sur le savoir-faire de chefs d’entreprise crédibles, engagés dans le développement du commerce régional et international des produits de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la forêt, bruts ou transformés.
Le développement nous incombe
Dans notre secteur, nous voyons beaucoup d’initiatives se développer — souvent avec une participation de l’extérieur — pour favoriser la commercialisation de nos produits. Ces initiatives sont certes bienvenues à la condition, toutefois, qu’elles répondent concrètement aux besoins des chefs d’entreprise.
Or, nous sommes aujourd’hui dans un contexte de mondialisation et de libéralisation des marchés. Les produits agroalimentaires africains doivent faire face à la concurrence des produits agricoles européens qui, à grand renfort d’actions promotionnelles de toutes sortes, sont vendus sur nos marchés. Franchement, aucun bailleur de fonds ne viendra financer des programmes de petites et moyennes entreprises africaines destinés à commercialiser des produits susceptibles de concurrencer les leurs! Autrement dit, notre propre développement nous incombe. Voilà pourquoi, à Interface, nous avons orienté nos réflexions sur deux axes. Le premier consiste à repérer les opportunités que peut offrir la mondialisation. Des opportunités qui ne nous mettraient pas en compétition inégale avec des produits européens. Nous devons être plus inventifs, plus créatifs pour trouver des créneaux sur le marché international. Le deuxième axe concerne nos propres marchés locaux, sous-régionaux ou régionaux. L’expérience montre qu’ils sont rémunérateurs. Il est donc indispensable que nous leur accordions une plus grande importance et que nous facilitions l’accès aux informations sur leurs activités : disponibilité des produits, prix, etc.
Trouver des créneaux sur le marché international suppose qu’une valeur soit ajoutée à nos ressources locales. Cela n’est possible que si nous pouvons bénéficier des progrès scientifiques et des innovations technologiques dans le domaine des biotechnologies.
Nos productions peuvent également être maîtrisées en qualité et en quantité grâce à des techniques après récolte permettant de valoriser, dans chaque région, les avantages spécifiques de chacune. Maîtriser la production selon la demande permet d’organiser les filières, de réduire les pertes après récoltes, de se positionner sur le marché et d’offrir aux consommateurs des produits présentant des labels de qualité reconnus et appréciés.
Doter nos produits ' traditionnels ' ou ' indigènes ' d’une valeur ajoutée grâce aux biotechnologies est au cœur des préoccupations du réseau Interface. Si l’objectif que s’est fixé le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale est bel et bien de lutter contre la pauvreté, nous estimons que c’est dans cette direction qu’il doit s’orienter. Sinon, sa volonté pourtant affichée risque fort de rester un rêve pendant encore longtemps.
Nous souhaitons que le secteur privé africain, spécialement celui des PME-PMI (petites et moyennes entreprises et industries), soit véritablement reconnu car il constitue le fer de lance du développement de l’économie africaine. Une place spéciale doit lui être accordée dans toutes les instances de prise de décision pour lui permettre de jouer pleinement son rôle moteur.
' Dépasser le cadre de la sécurité alimentaire, en améliorant la gestion de l’environnement, la nutrition, la santé publique et le bien-être social des populations africaines dans une perspective de lutte contre la faim et la pauvreté ' constitue donc l’un des piliers d’actions essentiels d’Interface. Certes, la réussite repose surtout sur les
initiatives des chefs d’entreprise eux-mêmes, et sur leurs propres capacités à chercher et à acquérir les moyens dont ils ont besoin.
Mais cela ne doit pas les empêcher de regarder aussi du côté des programmes qui leur faciliteraient l’accès à l’information, aux technologies, aux marchés et aux financements.
Pour contacter l’auteur de ce Point de vue : Interface,
BP 7456, Médina Dakar,
Sénégal
Fax : + 221 824 6026
E-mail : [email protected]
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Gisèle Lopès D’Almeida a une formation commerciale. Fortement autodidacte, cette Capverdienne dirige Interface, un réseau de professionnels de l’agro-alimentaire créé le 23 mai 1997 à Ouagadougou, Burkina Faso, et dont le siège se trouve à Dakar, Sénégal.
Les opinions exprimées dans ce Point de vue sont celles de l’auteur, et ne reflètent pas nécessairement les idées du CTA.Le secteur agroalimentaire est le moteur des économies africaines. Le renforcer, le laisser respirer librement, lui reconnaître un rôle stratégique est d’une importance fondamentale.Le réseau Interface a été créé afin de répondre aux..