Résistances contre deux géants industriels en forêt tropicale: Populations locales versus plantations commerciales d’hévéas et de palmiers à huile dans le Sud-Cameroun

Abstract

markdownabstractIntroduction Ce rapport1 examine les résistances des populations riveraines à deux des plus grandes plantations industrielles du Cameroun, la monoculture d’hévéas Hévéa-Cameroun (HEVECAM) et celle de palmiers à huile de la Société Camerounaise de Palmeraies (SOCAPALM). Son but est de contribuer à combler un manque d’information sur la situation autour des plantations industrielles en Afrique Equatoriale. C’est dans le Département de l’Océan – dont Kribi est la capitale – que sont localisées les résistances qui nous intéressent ici (voir carte p. 16). La région forme un vaste plateau à une altitude variant entre 20 et 300 mètres. Il est sillonné par des affluents de la Lobé et de la Kienké, deux rivières qui vont se jeter dans l’océan Atlantique. Avant l’installation des deux monocultures commerciales, la région était couverte d’une forêt pluviale de type guinéo-congolais exceptionnellement riche en biodiversité. Elle était faiblement habitée2 par des populations de paysans-chasseurs bantous et de chasseurs-cueilleurs bagyeli (« pygmées »), toutes deux dépendantes des ressources forestières. Avec l’arrivée des plantations en 1975 pour HEVECAM et en 1978 pour SOCAPALM, ces populations ont été déplacées et la forêt a été défrichée puis remplacée par les monocultures. Aujourd’hui, les plantations jouxtent une vingtaine de communautés bantoues et bagyeli qui sont entrées en conflits plus ou moins ouverts avec ces dernières et dont nous allons rendre compte ici

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