Klein, Frédèric

Université de Genève Faculté de Théologie (közread.)

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INIVERSTTÉ DE GÉNÉVÉ -  Faculté autonome de Theologie[.’obligation moraled’aprésGeorges FulliquetT H E S EPRÉSENTÉE A LA FACULTÉ AUTONOME DE THEOLOGIE DE L’ UNIVERSITÉ DE GENEVE POUR OBTENIR LE GRADE DE BACHELIER EN THEOLOGIEPARFrédéric KLEIN[de Génévé]le mercredi 7 janvier 1931, á 14 h., salle 28Thése N° 286.Génévé 1980THÉSESA1. Fulliquet définit la liberté humaine comme un choix volontaire entre plusieurs actes possibles et prédéterminés. II la démontre par la pluralité des déterminismes et par le fait de l’hésitation.2. Pour lui, le phénoméne moral esse'ntiel et seul constant, c’est le sentiment d obligation : au moment d’agir, l’homme se sent librement obligé á accomplir l’action qu’il juge la meilleure.3. Le pouvoir d obligation doit étre situé dans l’inconscient (auto- nomie), mais ses caractéres absolu et saint attestent son origine divine. Le remords est un déchirement entre le moi conscient et le moi inconscient.4- Fulliquet détermine le bien en fonction du devoir, car le bien n’a pas d’autre caractére objectif que d’étre obligatoire.5. Quand l’homme, poussé parson coeur, chercheä entrer en relation personnelle avec 1 auteur de 1 obligation, il éprouve le sentiment religieux spécifique : la communion. La morale et la religion ont done la mérne source : l’obligation.6. La doctrine de 1 obligation fournit á Fulliquet le moyen d’intégrer la part de vérité contenue dans les principaux systémes modernes de philosophic de la religion, tout en les dépassant. Elie lui fournit aussi la solution des problémes de la certitude et de la causalité.7. Fulliquet admet une évolution morale, dans la notion du bien, qui participe ä 1 histoire et á la sociologie. Mais la liberté, le devoir et la conversion échappent ä Involution.8. La doctrine de l’obligation est le point de départ et le principe de synthese de tout le Systeme théologique de Fulliquet; aussi a-t-elle de nombreuses conséquences sur les divers points de sa doctrine.9. C’est á César Maian fils que Fulliquet a emprunté son interprétation du devoir. Mais il l’a précisée, développée, etyaajouté plusieurs éléments originaux.B10. Ce qu’il y a de purement psychologique dans l’analyse du devoir, de Fulliquet, se trouve confirmé en partié par des études récentes de Psychologie scientifique.11. Fulliquet nous offre une juste interprétation du devoir, conciliant son origine divine avec la désobéissance possible, le cas des athées mo- raux, les variations du bien.12. Mais il reste ä expliquer le bien, qu’on ne peut définir par le devoir sans faire une pétition de principes. C ’est dans la société que l’agent moral puise librement les notions du bien, dönt l’origine sous- entend une doctrine philosophique de la nature humaine. Ainsi, le forma­iisme moral issu de Kant ne nous páráit pas süffisant.13. Fulliquet rapproche trqp explusivement la religion de la morale, au détriment du caractére propre 4e la religjonXet de sa parenté avec les autresactivités supérieures de 1 esprit humain. La science et l’art sont aussi des pressentiments du divin.14. La doctrine de l’obligation morale ne peut nous donner le fonde- ment ni de la connaissance religieuse, ni de la doctrine de Dieu, qu’il faut chercher dans l'expérience spécifiquement religieuse de la priére.15. Les vérités religieuses les plus profondes contenues dans cette notion sont : le mode inconscient de Taction divine dans lame, et la virtualité divine immanente á la nature humaine.16. II est ä désirer que plusieurs des manuserits laissés par Fulliquet soient publics.ÉPITHÉSES1. Le Protestantisme actuel a un besoin urgent et légitime de renou- veau doctrinal, et le désir s’en exprime de divers cotés, surtout parmi les jeunes.2. Ce renouveau ne dóit pás étre cberché dans le retour á l’orthodoxie ni dans la repudiation de la méthode d’expérience, d’histoire et de libre réflexion instaurée par le XIXe siécle, mais dans l’épanouissement natúréi de celle-ci en une reconstruction originale et puissante des grandes idées chrétiennes. Cette ambition páráit réalisable, puisque la théologie issue du XIXC siécle a déjá commencé ä corriger et continue ä corriger, par son progrés intrinséque, la plupart de ses propres insuffisances.3. La principale signification des études de théologie est de vérifier la solidité et la légitimité des bases de la vie religieuse, de ses presuppo­sitions historiques et philosophiques. La masse des croyants vit de ces postulats sans pouvoir les controler, et leur vérité est, du point de vuedu croyant isolé et de sa certitude subjective, suffisamment vérifiée par leur fécondité interne et pratique. Mais ce eritére ne peut étre entiérement admis au tribunal de l’intelligence impartiale et universelle. C’est pour- quo! le futur pasteur, au cours de ses études, a une täche de pensée et de sincérité dönt les effets, gráce á la solidarité, sont au bénéfice de toute l’Eglise : il dóit chercher l’accord entre sa certitude subjective et les résultats de sa recherche inteilectuelle, et intégrer ceux-ci dans sa vie spirituelle pour l’enrichir.4. Les Facultés de théologie devront, a l’avenir, faire une place plus large a la théologie systématique, á la philosophie, á la psychologie reli­gieuse et ä la psychagogie.5. II serait désirable qu’une réforme des programmes supprime, dans la plupart des disciplines historiques, les cours encyclopédiques et les remplace par l’enseignement approfondi de quelques sujets choisis. Ainsi on inculquerait surtout aux étudiants une forte méthode; on leur don- rait une culture du raisonnement plus que de la memoire, une compre­hension des problémesetdes principes; car l’essentiel, dans l’enseignement, n'est pás la matiére enseignée, mais l’ouverture de l’esprit. Les étudiants seraient alors appelés á compléter leurs connaissances par leurs lectures, dans lesquelles ils seraient dirigés de prés par leurs professeurs.TABLE DES MATIÉRESNote préliminaire.Ire Partie : La philosophis morale de Georges Fulliquet.Chap. i. Etude psychologique de l ’obligation morale.I i. Le déterminisme. §2. La liberté. § 3. Le devoir. §4. L’inter- vention de Dieu dans l’obligation morale. § 5. Le bien.Chap. 2. Etude critique de l ’obligation morale.§ i. L'obligation expliquée par le moi. §2. L’obligation expliquée par le non-moi. § 3. L’obligation expliquée par l’intervention de Dieu.Chap. 3 . Morale el religion.I i. La genese du sentiment religieux. sj 2. Histoire des rapports entre le sentiment moral et le sentiment religieux.Chap. 4. Philosophie de la religion.§ i. intégration, dans la doctrine malanique de l’obligation, des principaux résultats de la philosophie de la religion contemporaine.I 2. Deux conséquences de l’obligation pour la philosophie générale (le probléme de la certitude, la genese du principe de causalité;.Chap. 5 . L ’evolution morale.Chap. 6. Quelques conséquences pour la dogmatique.I i. L’obligation morale et la doctrine du premier Adam. | 2. L’obli­gation morale et la doctrine du Christ. § 3. L’obligation morale et les experiences chrétiennes. § 4. L’obligation morale et la doctrine de Dieu.I 5. L’obligation morale et les doctrines du miracle, de la Providence et de l’au-delä. § 6. L’obligation morale dans l’apologétique et la philosophie du Protestantisme.Chap. 7. Georges Fulliquet disciple de César Maian fils.§ i. L’influence de César Maian. § 2. Georges Fulliquet et Gaston Frommel.IIe partié : Etude critique de cette doctrine.Introduction.Chap. /. Le probléme psychologique.|i. Les limites de la psychologie scientifique. §2. L’étude expéri- mentale du devoir, d’aprés M. Pierre Bővet, § 3. La conception psycha- nalytique du sur-moi.Chap. 2. Le probléme éthique.I i. Le devoir et le bien chez Georges Fulliquet. § 2. Bref apenju historique sur le formaiisme kantien et ses contradicteurs.Chap. 3 . Les problémes de philosophie religieuse.I 1. Morale et religion. | Tj-e-ísJn dement de la connaissance reli­gieuse. § 3. L’action de Dieu/^p^i vers fii tconscient. % 4. La doctrine de I la personnalité humaine.Theses. - Bibliographie. 'y3 ( jfití

L'obligation morale d'après Georges Fulliquet

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