Le travail ou l'université? : le projet postcollégial et les représentations socioprofessionnelles des apprentis-techniciens du secteur chimie, biologie

Abstract

Dans le cadre d'une recherche qualitative et longitudinale portant sur les parcours en science et technologie au collégial pilotée par le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), nous avons cherché à comprendre comment les étudiants qui obtiennent un diplôme dans un programme de formation technique en viennent à décider de s'insérer directement sur le marché du travail ou à poursuivre leur formation au niveau universitaire.\ud Notre travail porte sur un échantillon de 19 persévérants qui ont été suivis depuis leur entrée dans un programme du secteur chimie, biologie à l'automne 2000 jusqu'à sa complétion. Une définition sociologique des projets étudiants, les outils de la théorie des représentations sociales et culturelles et le cadre général de la théorie de la pratique telle que développée par Pierre Bourdieu nous ont permis de saisir la nature de leurs intentions et de comprendre d'où viennent les projets formulés à l'entrée dans le programme et comment ils évoluent jusqu'à leur mise en oeuvre après l'obtention du diplôme. Nous avons constaté que l'appropriation, l'interprétation et le sens donné aux expériences et aux informations qui balisent le parcours scolaire au collégial varient considérablement d'un étudiant à l'autre et que le principal facteur explicatif de ces variations réside dans le capital culturel et l'habitus primaire des étudiants. En effet, si la double fonction de formation terminale conduisant sur le marché du travail et de formation préparatoire aux études universitaires de ce type de programme sert certains étudiants en leur permettant d'accéder à une mobilité sociale ascendante ou à une réversibilité de leur situation sociale, la majeure partie d'entre eux restent marqués par leurs origines sociales et se retrouvent donc dans le processus sociologique de la reproduction sociale. Ce travail d'analyse nous permet de mieux comprendre la persévérance aux études et les modalités selon lesquelles la projection dans l'avenir possible et souhaitable préside de l'engagement dans les études. Il nous permet ainsi de contribuer aux connaissances par un appel à une plus grande «éducation à l'éducation» à travers trois propositions réflexives portant sur la souplesse du système québécois, l'accès à une plus grande variété de sources d'information et le besoin de coaching personnalisé pour les individus de première génération à l'enseignement collégial et à l'enseignement universitaire

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