Peut-on penser une éthique dans un monde immanent (un monde qui n'admet ni principe supérieur ni hiérarchisation des valeurs) ? Un monde est-il possible à partir d'une pensée qui a pour image l'univocité de l'être (que l'être ne se dise que d'un seul sens)? À travers la lecture des premiers textes de Gilles Deleuze consacré à l'histoire de la philosophie, l'auteur tente de formuler une pensée éthique: une interprétation de l'éthique chez Deleuze, éthique de l'affirmation de la vie et de ce que peut un corps. De quelle manière peut-on commenter un auteur comme Deleuze qui soutenait que sa manière de faire de l'histoire de la philosophie était comme une sorte d' « enculage » ou d' « immaculée conception »? Quelle peut être l'éthique du commentateur que Deleuze projette? Et comment le commentateur de Deleuze doit-il interpréter sa propre éthique? À travers la lecture de la lecture qu'il a fait de Deleuze sur l'éthique, l'auteur tente de formuler une pensée sur l'histoire de la philosophie: une éthique de l'interprétation chez le commentateur, interprétation qui se veut toujours l'affirmation d'un corps à la limite de ce qu'il peut. Entre \ud
« interprétation de l'éthique » et « éthique de l'interprétation », le propos de ce mémoire est de faire jouer les perspectives: il se base sur ce fait que l'on ne peut pas parler d'éthique sans parler éthiquement et il conclue qu'une fois unifiés le fond et la forme du corpus deleuzien, celui-ci renvoie à une épistémologie et une ontologie, un discours sur la pensée et un discours sur le monde. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gilles Deleuze (1925-1995), Éthique, Histoire de la philosophie, Interprétation