Régulation de la flore adventice par l’insertion de prairies temporaires

Abstract

EAECOLDURAfin de limiter l’usage des herbicides dans les systèmes de culture, le recours à la diversification des cultures dans la succession est souvent présenté comme un levier agronomique intéressant. On cherche ici à mieux comprendre l’effet de l’insertion de prairie temporaire sur les communautés adventices dans les successions céréalières afin d’évaluer si elles représentent un moyen efficace de réguler les adventices à l’échelle du système de culture. Nous vous proposons dans cette intervention de présenter un bilan des travaux réalisés par l’UMR Agronomie au sein du dispositif expérimental de longue durée SOERE-ACBB à Lusignan. Le dispositif SOERE-ACBB (Système d’Observation et d’Expérimentation sur le long terme pour la Recherche en Environnement – Agroécosystèmes, Cycle Biogéochimique et Biodiversité) – site de Lusignan a été utilisé afin d’évaluer les effets directs de la prairie temporaire sur la flore adventice (interaction directe liée à la compétition avec le couvert prairial) et les effets indirects via la modification du stock semencier (effet à plus long terme qui va s’exprimer à l’échelle de la succession culturale). Nos travaux suggèrent plusieurs effets des prairies temporaires sur les communautés adventices (Médiène et al., 2012 et 2013 ; Doisy et al., 2014) : (i) Les prairies temporaires permettent de réduire l’abondance des adventices à des valeurs proches de celles rencontrées dans des cultures désherbées. (ii) Les prairies peu fertilisées diminuent également l’abondance des espèces mais elles présentent une richesse spécifique et une diversité fonctionnelle plus élevées, du fait notamment de l’apparition de légumineuses, ce qui représente un intérêt pour la biodiversité dans les systèmes de culture. (iii) La dynamique d’évolution des communautés adventices semble rapide : un an après l’installation de la prairie, certaines adventices problématiques sont réduites (dicots annuelles érigées) et l’ensemble des annuelles deux ans après. Des changements de composition spécifique sont également perceptibles dans le stock semencier au bout de trois ans de prairie, mais moins importants que pour la flore levée (Médiène et al., 2013 ; Doisy et al., 2014 en préparation). Le couvert prairial empêcherait une partie de la production semencière adventice de réalimenter le stock semencier du sol (particulièrement les semences grandes, légères et comportant des attributs etc.), ce qui a été montré dans les expérimentations menées dans le cadre des travaux d’une thèse réalisée dans l’UMR (Doisy et al., 2014). L’insertion de prairies temporaires s’avère donc efficace quant à la régulation des adventices, à la fois quantitativement mais aussi qualitativement, en modifiant la composition des communautés. Toutefois les dynamiques entre la flore levée et le stock semencier sont différentes. Nos résultats suggèrent la nécessité de maintenir la prairie en place au moins trois années avant d’observer des modifications dans le stock semencier, qui pourront avoir un impact sur la flore des cultures suivantes

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    Last time updated on 07/01/2018