La technologie de la réduction en vase-four, en contexte campaniforme sur la façade atlantique française, mise en évidence par les analyses p-XRF couplées à l’observation pétrologique
International audienceLa technologie de la réduction en vase-four, en contexte campaniforme sur la façade atlantique française, mise en évidence par les analyses p-XRF couplées à l'observation pétrologique En France, les éléments permettant de mettre en évidence des travaux métallurgiques sur les sites datant du Campaniforme sont extrêmement rares, et correspondent à des résidus cuivreux, collés ou non à des céramiques, sous forme de nodules voire de scorie. Le site de Talmont Saint Hilaire (Vendée) fouillé à nouveau en 2014, après les opérations de 1988 et 1990 qui avaient permis la découverte de résidus cuivreux, a livré un fragment de céramique commune présentant un résidu cuivreux sur la face interne. Les analyses au MEB-EDS sur les billes de métal emprisonnées ont montré la présence d'un métal hétérogène, en cuivre quasiment pur ou allié avec As (1.5 à 40.4%), Ni (1.8 à 32%), Sb (1.5 à 2.5 %) et Fe (0.5 à 4.2 %). L'analyse par p-XRF a de plus montré la présence du soufre indiquant l'introduction de la matière première sous forme de minerai dans le vase-four qui correspond à une céramique commune, et un enrichissement en phosphore indiquant la présence de charbon. La céramique autour du résidu cuivreux présente un aspect poreux ou presque vitrifié, indiquant une chauffe à haute température. L'analyse par p-XRF, d'autres fragments de céramiques, sans résidu cuivreux mais plus ou moins dégradées sur la face interne, a montré la présence nette du cuivre (406 à 1319 ppm) et de l'arsenic (157 à 257 ppm), éléments absents de la pâte céramique intacte. Ces tessons correspondent à de la céramique commune réemployée en métallurgie. Hors secteurs miniers de production, cette métallurgie a pu être mise en oeuvre en contexte domestique. Sans trace évidente de résidus cuivreux, elle passe alors totalement inaperçue. Ainsi, cette première métallurgie, considérée comme très rare en France, pourrait être plus présente que la connaissance que nous avons actuellement. L'analyse par p-XRF de nombreux tessons de céramiques communes campaniformes permettra ainsi de mieux en évaluer l'ampleur