La promenade comme fabrique d’espace public et nouvelle forme d’urbanité déambulatoire.: Le cas des berges de Rabat

Abstract

International audienceFace à une compétition à l’échelle planétaire, les façades maritimes sont devenues les vitrines des nouvelles ambitions des villes. Transformées en dispositif d’action sur la ville, prenant en compte les pratiques touristiques, les savoirs et techniques modernes et les nouveaux modes de consommation. Elles ont fait l’objet de réaménagements très interventionnistes. Dans l’histoire de la ville de Rabat au Maroc, le fleuve Bouregreg a été un lieu de travail, pour le pêcheur et barcassiers, de jeux et de « sortie » pour les habitants de la ville ainsi qu’un espace de divers services publics (la douane, le club nautique, yacht club…), mais jamais ses rives n’ont été dédiée à la simple promenade. Ses berges situées au contre bas l’ancienne médina de Rabat et des Oudayas d’une part, et face à la ville de Salé d’autre part, étaient des espaces mal définis qui faisaient la liaison entre les deux villes jumelles à des points bien précis. Elles furent décrites comme des terrains vagues mal fréquentés. Il fallait attendre les années 2000 pour que les choses changent et que les berges du Bouregreg deviennent un lieu à habiter, à voir, à fréquenter, à visiter. Bref, un lieu où se promener. Depuis lors, la mutation socio-économique s’est accélérée et la réputation du Bouregreg et de ses quais universalisée.La présente communication s'appuie sur une recherche engagée depuis trois ans sur le terrain de la ville de Rabat mêlant des protocoles d'observation in situ et une soixantaine d'entretiens qualitatifs avec les usagers de cet espace et le principal aménageur développeur qui détient tous les pouvoirs. Nous nous interrogerons dans le cadre de la présente communication sur la promenade comme forme d’expression urbaine fondée sur le mouvement du corps, qui forme une sorte « d’urbanité déambulatoire», dans laquelle les corps se croisent, s’effleurent, s’esquivent. Nous nous interrogerons également, sur ce lieu produit, en respectant les nouvelles exigences des standards internationaux des métropoles et du tourisme, comme un « géosymbole d’une urbanité » et d’une sociabilité cosmopolite à la fois inclusif et exclusif

    Similar works