Performance / Poésie

Abstract

National audienceLa performance poétique n'existe pas 1 ». Par cette affirmation quelque peu provocatrice, le poète Julien d'Abrigeon, membre du collectif Boxon, connu pour ses lectures bruyantes et agissantes que d'aucuns qualifieraient facilement de « performances », pose un problème qui ne manque pas d'apparaître dès lors que l'on s'interroge sur un certain type de formes, dont la définition-et la dénominationmanque. Le poète récuse notamment la filiation avec les arts plastiques que contient le terme, tradition qui « n'est pas la [sienne] », lui préférant celle, ancrée dans l'histoire de la poésie et de ses pratiques, de « lecture publique », pour arguer qu'elle implique, elle aussi, la voix, le corps et le souffle, tout ce que l'on croyait désigner par le terme de « performance ». La tonalité pamphlétaire entraîne certes quelques réductions, mais pointe semble-t-il plusieurs risques réels à accoler les deux termes de « poésie » et de « performance ». Celui, tout d'abord, d'enter des pratiques poétiques sur une tradition plastique qui n'est pas la leur, mais aussi et surtout celui de prétendre circonscrire un genre là où se croise en réalité une multiplicité de pratiques hétérogènes, aux héritages différenciés, et dont le rapport à l'écrit, à la voix, au corps, à la scène, ne saurait tracer les coordonnées d'un ensemble aux contours stabilisés. La grande variété terminologique avec laquelle se désignent ces pratiques en atteste, des cabarets et récitals poétiques aux lectures publiques et à la « poésie action », de la « poésie directe » à la « poésie en chair et en os », de la « lecture/performance » à la « publication orale »

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    Last time updated on 30/04/2021