article électronique, consultable sur le blog "Interfaces. Livres anciens de l'Université de Lyon"https://bibulyon.hypotheses.org/category/bu-lyon-1Les Mollusques sont des Invertébrés intéressants à plus d’un titre (biologique, pharmacologique, toxicologique, pathologique, alimentaire). La branche de la zoologie dévolue à leur étude est la « malacologie » (1824). Georges Cuvier (1769-1832) estime que la classification des Mollusques a été la plus complexe à établir en zoologie. Il fait de ces Invertébrés l’un des quatre embranchements constitutifs du règne animal et il leur consacre un ouvrage intitulé Mémoires pour servir à l'histoire et à l'anatomie des mollusques (1817). Rassemblant des mémoires déjà publiés dans les Annales du Muséum d’Histoire naturelle, le livre en question est présenté dans cet article. Il est illustré de belles planches en noir et blanc et témoigne du talent d’anatomiste de Cuvier. De plus, le lecteur trouve dans l’ouvrage des données historiques, alimentaires, physiologiques et toxicologiques. Ainsi, les Céphalopodes peuvent projeter une encre semblable à celle de Chine. Leur œil, semblable à celui de l’Homme, est de structure très complexe Un troisième organe original des Céphalopodes est l’os de seiche, constitué de plusieurs lames.Autre exemple, puisé dans les Gastéropodes, l’Aplysie (ou Lièvre de mer) a été utilisée dans la Rome antique à des fins d’empoisonnement criminel. Cuvier décrit les symptômes de l’intoxication (d’ordre essentiellement urinaire et digestif) et il rappelle l’inefficacité des antidotes proposés. L’Aplysie dispose d’un moyen de défense original, basée sur l’excrétion d’un colorant toxique et un fluide visqueux. Récemment, ce Mollusque a permis d’éclairer les mécanismes moléculaires de la mémoire (Prix Nobel de Physiologie et de Médecine d’Eric Kandel en l’an 2000). Un autre Gastéropode, la Patelle possède une langue épineuse trois fois plus longue que son corps et enroulée en spirale.L’ouvrage de Cuvier montre une facette peu connue des travaux d’un savant, qui doit être considéré comme l’un des grands malacologistes du XIXème siècle