Noyelles-lès-Seclin (Nord), extension de l'actuelle zone industrielle de Seclin, à l'angle de la RD 952 et RD 147 : rapport de fouilles

Abstract

Les fouilles ont permis de mettre au jour une partie d'une agglomération gallo-romaine implantée dès le Ier siècle de notre ère, dans une région fortement peuplée depuis la fin de la période gauloise mais sur un site jusqu'alors inoccupé, sur le bord du dôme crayeux du Mélantois dominant la vallée de la Deûle. Les études étant toujours en cours, les données présentées ci-dessous sont succinctes et sujettes à être remise en question. Fondée au Ier siècle de notre ère, le long de la chaussée romaine reliant peut-être Bavay à Cassel, la première occupation est caractérisée par des vestiges d'habitats construits sur poteaux et délimités par des palissades. Au IIe siècle, un chemin orienté nord-sud est construit, entra\ⁱnant une modification de l'organisation du site. Des fonds de cabane sont aménagés au sud de l'emprise, et de façon plus ponctuelle au nord. Ces constructions excavées de forme quadrangulaire, en matériaux périssables, reposent, ou non, sur des poteaux d'angle et centraux et sont généralement couvertes d'un toit à deux pans débordants. Elles sont caractérisées par la présence d'un vide sanitaire creusé dans le sol, recouvert d'un plancher. Dans quelques-cas, ces constructions sont tripartites ; chaque espace présente un vide sanitaire, l'un d'entre eux ayant parfois pu servir de poubelle. Ce plan singulier appara\ⁱt au début du IIe siècle dans la vallée de la Deûle. Quelques rares exemples isolés ont été retrouvés dans le Valenciennois et dans le Douaisis. Annonciatrices des fonds de cabane médiévaux, ces constructions atypiques pourraient être liées à une activité artisanale spécifique. Au nord de l'emprise, un enclos attenant au chemin est creusé. Cet enclos disposait de trois entrées à l'ouest, au sud-est et à l'est où deux constructions externes permettaient d'en contrôler l'accès. Cette réorganisation du site atteste d'une modification de son statut voire de son activité économique. L'apogée de l'occupation a lieu entre la seconde moitié du IIe siècle et le IVe siècle. L'enclos fossoyé accueille l'intégralité des constructions. Aucune structure d'habitat n'a été découverte le long de la chaussée romaine. Une ou plusieurs unités artisanales, des fours à pain, des foyers métallurgiques, semblent indiquer une diversification, voire un nouveau changement de l'orientation économique. À la fin du IVe siècle le site est abandonné et l'espace est remis en culture. Onze tombes romaines à incinérations (Ier \textendash IIIe s) ont été fouillées. L'usage de l'incinération est donc sur ce secteur exclusive jusqu'au IIIe s. Les deux sépultures à inhumation, plus tardives, datent du IVe siècle. Elles ont été retrouvées le long de la chaussée dans un secteur peu occupé à cette période. Les céramiques retrouvées dans les comblements proviennent d'Amiens, Arras, de l'est et du sud de la France, de la Belgique (Blicquy, Howardries) et surtout des pays nordiques comme l'Allemagne (Trèves, Mayen, Eifel\ldots) ou l'Angleterre. Les multiples influences perceptibles dans les constructions et les objets du quotidien attestent l'importance du site ainsi que sa position de carrefour économique

    Similar works