Les indices d’un atelier de verrier à la fin de l’Antiquité à Toulouse

Abstract

International audienceLes contextes de découvertes (fig. 1) Les fouilles du Square Charles de Gaulle, « Toulouse Issue de secours » et « Toulouse Fontaine du Capitole » réalisées en 2011, s'inscrivent dans le projet d'aménagement de cette zone du centre de Toulouse. Pour l'Antiquité, ce secteur situé intra muros à proximité immédiate du rempart, non loin de la porte nord de la ville, est initialement occupé par des domus. Celles‑ci, après la fin du III e siècle, laissent place à une occupation associant bâti léger et niveaux de circulation en aire ouverte. Au V e siècle, seules des fosses attestent de la présence d'une occupation qui se poursuivra ensuite de manière très discrète (avant un nouvel essor urbain aux XI e /XII e siècles). La découverte en 1996, d'un lot important de creusets de verrier lors des fouilles du « Donjon du Capitole », avait soulevé l'hypothèse d'un atelier de verrier à proximité. La datation proposée pour les contextes de découvertes des creusets (VIII e ‑ IX e siècles), ne correspondait pas aux datations du verre présent par ailleurs sur le site (fin V e ‑ VI e siècle). Les analyses sur les compositions chimiques du verre, effectuées alors, n'avaient pas permis de déterminer clairement si les creusets et la vaisselle en verre étaient contemporains. Nous avons soumis, à nouveau, les résultats de ces analyses à B.Gratuze 2 , qui conclut qu'il est fort probable qu'aucun lien n'existe entre le verre des creusets et le verre de la vaisselle. Lors des fouilles successives de « Toulouse Issue de secours » (TISSC) et « Toulouse Fontaine du Capitole » (TFC), nous avons été particulièrement attentifs à la collecte d'informations permettant de confirmer la présence de cet artisanat dans le secteur. Même si aucune structure en place liée à un atelier de verrier n'a été découverte, le mobilier présenté ici, laisse peu de doute sur la présence d'un artisanat du verre à cet endroit. Les indices d'un atelier (fig.2 à 4) Des fragments de creusets (fig. 2) Six fragments de creusets différents de ceux découverts en 1996, ont été mis au jour lors de l'opération TISSC. Un seul profil incomplet a pu être restitué (fig. 2, n° 1). La forme du creuset en céramique tournée rappelle certaines formes de céramique toulousaine du V e siècle. La multiplication des découvertes de céramiques culinairs employées comme creusets, semble correspondre à un changement technologique qui apparaitrait en France à la fin de l'Antiquité (Foy 2010, p. 345‑361). La pâte, décrite par P.Marty 3 , se présente comme suit : sableuse très bien cuite, voir surcuite, de couleur rouge lie de vin, avec un dégraissant quartzeux abondant pouvant atteindre une taille millimétrique. La surface extérieure, de couleur rouge foncé, est laissée brute, régularisée sans polissage. Cuit en mode A (cuisson et surtout post‑cuisson oxydante), ce vase parait avoir été soumis à une forte chaleur lors de son utilisation, ce qui pourrait expliquer son aspect surcuit. Une fine pellicule de verre (<1mm) recouvre l'intérieur alors que quelques coulées sont visibles à l'extérieur. D'autres fragments de creusets d'aspects différents ont aussi été retrouvés dans des remblais médiévaux pour les trois premiers et dans une fosse datée de la seconde moitié du V e siècle pour le dernier (fig. 2, n° 2 à 5). On note également la présence d'un fragment de creuset dont l'intérieur est recouvert d'une couche vitrifiée bleu cobalt (fig. 2, n° 3). A la fin de l'Antiquité, les verres bleu cobalt teintés dans la masse sont inexistants ; par contre, certains procédés décoratifs utilisent ce bleu : gobelets à pastilles et filets de verre bleu, mais ils se rencontrent rarement dans notre région ou sont encore mal identifiés

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