Découverte d'un "oiseau rare" à Orléans

Abstract

International audienceLes fragments d'un récipient ornithomorphe ont été découverts en contexte d'habitat gallo-romain, dans le quartier est de la ville d'Orléans. Ils sont issus d'une fosse à vocation de dépotoir (F 164) localisée dans le secteur 12 de la zone 3 de la fouille du site du « lycée Saint-Euverte (2) » réalisée en 1996 (fouille réalisée sous la direction de P. Joyeux, Afan). Cette structure mesure 1,70 m de diamètre et 0, 90 m de profondeur. Elle contient, outre le flacon en verre, des fragments de céramique datés entre le troisième quart du II e siècle et le milieu du III e siècle. L'objet, soufflé à la volée, a une longueur de 195 mm, une hauteur de 90 mm et une épaisseur comprise entre 1 à 2 mm. Découvert brisé mais archéologiquement complet, il est incolore et présente des traces d'irisation. Stylisé, il représente un oiseau possédant un long cou et un long bec dont la queue est brisée. Le fond est légèrement convexe pour des raisons de stabilité. Cet objet correspond à la forme 127 de la typologie de J. Morin-Jean (3) et à la forme T 164 de la typologie de K. Goethert Polaschek (4). Ce type de flacon est probablement destiné à contenir des essences parfumées, lesquelles sont extraites en brisant l'extrémité de la queue (5). Néanmoins, J. Quicherat (6) propose une toute autre utilisation pour ces objets qui pourraient servir « à pratiquer des injections ou des insuffla-tions médicales » tandis que F. Fremersdorf et E. Polònyi-Fremersdorf nomment ces objets « Saugheber » c'est-à-dire des siphons. Ces récipients sont habituellement retrouvés en contexte funéraire et sont datés entre la fin du III e siècle et la première moitié du IV e siècle (7). Peu répandus, on ne connaît en France que quelques exemplaires comparables. Trois éléments en verre verdâtre proviennent des tombes 12, 183 et 214 du site de la « Porte-Blanche » à Strasbourg et sont datés entre la deuxième moitié du III e siècle et la première moitié du IV e siècle (8). La sépulture d'enfant n°53, de la nécropole des « Gros poiriers » à Bercenay-en-Othe (Aube), a livré un flacon ornithomorphe sans plus de précision sur la datation (9). Une forme analogue, datée du IV e siècle, est conservée au dépôt municipal d'Entrains dans la Nièvre (10). Des éléments apparemment semblables sont conservés au musée Borely de Marseille (11). Quelques flacons ornithomorphes ont été découverts en Belgique, en Allemagne et en Italie. Un exemplaire, provenant de la nécropole belgo-romaine de Strée en Belgique, est conservé au musée de Charleroi (12). Trois récipients comparables sont conservés au musée de Trèves (13). Un élément similaire en verre incolore, attribuable à la fin du III e siècle jusqu'à la première moitié du IV e siècle, est conservé dans les collections du Musée de Mayence (14). Le Musée de Cologne possède, au sein de ses collections, deux oiseaux en verre (15). B u l l e t i n d e l 'A s s o c i a t i o n F r a n ç a i s e p o u r l 'A r c h é o l o g i e d u V e r r e, 2 0 0 9-19-décoUVerte d'Un « oiseAU rAre » à orléAns Magalie guéRiT (1). Ces éléments sont cités par J.-B. Devauges, mais il n'a pas été possible de vérifier s'ils appartiennent effectivement au type 127 de la typologie de Morin-Jean. Néanmoins, peut-être que J.-B. Devauges fait référence au flacon présenté par J. Morin-Jean (Morin-Jean 1913 : 161, fig. 214, B). Fig. 1.-Photographie de l'oiseau encore en place sur le terrain

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