National audienceMayotte, petite île de l'Océan Indien, connaît une phase de transition institutionnelle et économique importante, liée à son choix de rester française lors du référendum d'indépendance des Comores. Une mise aux normes rapide vers les standards métropolitains a engendré de profondes mutations, tant au niveau local en augmentant le niveau de vie des ménages et leur accès au salariat, qu'au niveau régional en engendrant une migration massive en provenance des Comores. Bien que de nouvelles opportunités s'offrent à la population mahoraise, l'activité agricole se maintient et sa place est redéfinie au sein des systèmes d'activités des ménages. La persistance et l'évolution de l'activité agricole s'expliquer en partie par l'implication de la population migrante dans ce secteur. Parmi les 50 000 clandestins présents sur le territoire, un grand nombre d'entre eux assure une part importante du travail agricole ou accède à la terre par l'intermédiaire de divers contrats informels et illégaux. A travers l'exemple de Mayotte, la contribution se propose d'étudier les modalités d'intégration des migrants au marché des contrats agraires, en prenant en compte la dimension sociale du fonctionnement de ce marché. L'article montre ainsi l'importance des réseaux sociaux tissés entre clandestins et/ou mahorais comme vecteurs d'intégration au marché des contrats, et de façon plus large, à la société locale. L'analyse empirique de la situation mahoraise témoigne ainsi de l'enchâssement social des pratiques contractuelles