International audienceObjectifs : Évaluer in vitro, la contribution des effets ciblés et non-ciblés (effet bystander) des rayonnements ionisants ainsi que les mécanismes moléculaires impliqués.Méthodes : 2 lignées cellulaires de cancers ORL ayant des radiosensibilités opposées ont été utilisées. Les effets non-ciblés ont été évalués en utilisant un protocole de transfert de milieu. Celui-ci consiste à transférer le milieu des cellules irradiées (cellules donneuses) 2 heures après irradiation sur des cellules non irradiées (cellules receveuses). Les effets cytotoxiques produits tels que les lésions de l’ADN et la mort cellulaire ont été évalués.Résultats : Les cellules donneuses SCC61 présentent une forte diminution de la survie cellulaire en réponse à l’irradiation. Lorsque le milieu de ces cellules irradiées est transféré à des cellules SCC61 receveuses, une cytotoxicité significative est également observée, témoignant de la présence des effets non-ciblés. La présence de lésions de l’ADN dans les cellules receveuses, mesurées par la formation de cassures double brin (foci H2AX) et des micronoyaux, a permis de confirmer la présence d’effets non-ciblés. Le transfert de milieu entre les cellules SCC61 et les cellules radiorésistantes SQ20B a permis d’établir que les cellules SQ20B pouvaient transmettre la signalisation bystander mais qu’elles ne pouvaient pas répondre aux signaux des cellules radiosensibles.La présence de radeaux lipidiques, plateformes enrichies en céramide, jouent un rôle essentiel dans les effets non ciblés. En effet, dans les cellules SCC61, l’inhibition de la formation des radeaux lipidiques avec du MBCD (méthyl-béta-cyclodextrine) annule l’effet bystander.Conclusions : Ces résultats permettent d’établir que les effets non-ciblés contribuent à la mort cellulaire des cellules radiosensibles alors que leur absence réduirait l’efficacité d’un traitement par radiothérapie. De plus, la membrane cellulaire jouerait un rôle majeur dans la transmission de ces effets