Le rôle du vermis cérébelleux dans les processus attentionnels : Étude de deux cas rarissimes avec Rhombecéphalosynapsis

Abstract

National audienceLe rôle du vermis cérébelleux dans les processus attentionnels est très mal connu, la principale raison étant que ses lésions produisent des désordres cliniques importants dans lesquels les troubles attentionnels sont noyés. Il existe, cependant, des indices rares mais directs suggérant que le vermis fournit des influences modulatrices à des régions cérébrales impliquées dans des fonctions spécifiques. L'existence de connexions avec des aires impliquées dans l'attention (Middleton and Strick, 1998; Muggleton et al., 2003) appuie cette idée. Contrairement aux mouvements oculaires, l'orientation spatiale de l'attention n'est pas affectée par les lésions vermiennes (Machner et al., 2005; Yamaguchi et al., 1998; Golla et al., 2005), d'autres aspects de l'attention semblent touchés. Il s'agit surtout de la prise en compte des informations environnant une cible. En effet, les individus lésés manifestent une réactivité accrue à des cibles lorsque des distracteurs sont présents (Caston et al., 1998 ; Bobée et al., 2000 ; Michael et al., 2009), comme si ces derniers permettait de mieux appréhender les cibles. Il serait attendu, ainsi, que plus le nombre de distracteurs augmente, meilleure serait la détection d'une cible, et que l'absence de distracteurs n'affecte pas la performance. Nous avons directement testé cette hypothèse à l'aide d'un paradigme modifié de recherche visuelle auprès d'enfants normaux et de deux cas avec Rhombencéphalosynapsis (RS), une malformation congénitale rarissime caractérisée par l'absence de vermis et par une fusion médiane des hémisphères cérébelleux. Les deux cas sont d'autant plus rares que leurs fonctions intellectuelles sont intactes, contrairement à la très grande majorité de cas rapportés dans la littérature. Ce travail suggère que le vermis cérébelleux n'est pas impliqué dans les déplacements de l'attention dans l'espace, ni la recherche visuelle malgré la présence éventuelle de troubles oculomoteurs (Machner et al., 2005; Yamaguchi et al., 1998; Golla et al., 2005). Il semble impliqué dans la prise en compte des informations environnant une cible (Caston et al., 1998 ; Bobée et al., 2000 ; Michael et al., 2009). Ces conclusions sont d'autant plus valides que ces déficits semblent sélectifs, qu'ils sont présents dans les performances de deux cas ayant des pathologies identiques et spécifiquement concernant le vermis cérébelleux

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