Conceptions de la santé et de la pratique des manipulations vertébrales d’étudiants en ostéopathie au cours de leur formation

Abstract

Our research has developed in the context of osteopathy training. During their apprenticeship,students are led to experience the duality of effector and receptor of spinal manipulations. Thispractice would cause spinal musculoskeletal disorders, at the origin in some of a too importantintrapsychic conflict, moving them too far from their proximal zone of development. Ourquestioning aims to answer how their conceptions in health and their conceptions of spinalmanipulations support the development of their professional practice ? Our empirical methodconsisted of a qualitative study and modeling of their conceptions in health and theirconceptions of learning and practicing spinal manipulations and a quantitative study of theirspinal musculoskeletal health. Osteopathic students seem to mobilize as a priority determinantsof the biological field, with sometimes a support in the psychological field. The social field isvery often overlooked and seems more difficult to mobilize in the individual therapeutic actionof a consultation. The conceptions of learning and practicing manipulations seem to beorganized around two main questions : the phenomenon of cavitation and pain. Twodeterminants present links between the two conceptions : pain and the students' own feelingsand emotions. During their clinical training, osteopathic students must decide between proposea spinal manipulation that can relieve the patient's pain and take the risk of aggravating the painif the manipulation were to be performed improperly. To regulate this conflict, they need toalign their conceptions in health with those of their practices, and their knowledge registers. Tosupport them, we propose to enhance the analysis of conceptions at different stages of training,based on their graphic modeling, and to develop an explicit pedagogy for the prevention ofspinal musculoskeletal disorders.Notre recherche s’est développée dans le contexte de la formation à l’ostéopathie. Durant leur apprentissage, les étudiants sont amenés à expérimenter la dualité d’effecteur et de récepteur des manipulations vertébrales. Cette pratique occasionnerait des troubles musculosquelettiques du rachis à l’origine, chez certains, d’un conflit intrapsychique trop important, les éloignant trop de leur zone proximale de développement. Notre questionnement vise à répondre en quoi leurs conceptions en santé et leurs conceptions des manipulations vertébrales étayent le développement de leur pratique professionnelle ? Notre méthode empirique a consisté en une étude qualitative et une modélisation de leurs conceptions en santé et de leurs conceptions de l’apprentissage et de la pratique des manipulations vertébrales et une étude quantitative de leur santé musculosquelettique du rachis. Les étudiants en ostéopathie semblent mobiliser avant tout les déterminants du domaine de la biologie, avec parfois un appui sur le domaine de la psychologie. Le domaine du social est très souvent escamoté et semble plus difficile à mobiliser dans l’action thérapeutique individuelle d’une consultation. Les conceptions de l’apprentissage et de la pratique des manipulations semblent s’organiser à partir de deux sujets de questionnement principaux : le phénomène de cavitation et la douleur. Deux déterminants présentent des liens entre les deux conceptions : la douleur et les propres sentiments et émotions des étudiants. Durant leur apprentissage clinique, les étudiants en ostéopathie doivent arbitrer entre proposer une manipulation vertébrale qui peut soulager la douleur du patient et prendre le risque d’aggraver la douleur si la manipulation venait à être mal réalisée. Pour réguler ce conflit, il leur faut mettre en accord leurs conceptions de la santé avec celles de leurs pratiques et leurs registres de connaissances. Pour les accompagner, nous proposons de valoriser l’analyse des conceptions à différentes étapes de la formation, en s’appuyant sur leur modélisation graphique, et de développer une pédagogie explicite de prévention des troubles musculosquelettiques du rachis