International audienceCet article est tiré pour l'essentiel de Dissart J.-C., Vollet D. (2010). Paysage et développement régional. Partie V du Rapport final du projet "Les nouveaux enjeux économiques des actions paysagères, éléments pour une nouvelle orientation de l’économie du paysage" financé dans le cadre du programme "Paysage et Développement Durable", et coordonné par Tina Rambonilaza. Les discours des acteurs n’hésitent plus à évoquer le paysage comme une composante économique des territoires. Cette acception rejoint l’argumentation de la Convention européenne du paysage qui insiste sur le fait qu’il "constitue une ressource favorable à l’activité économique, dont une protection, une gestion et un aménagement appropriés peuvent contribuer à la création d’emplois". En d’autres termes, de nombreuses activités ou secteurs se fondent sur la qualité du paysage pour asseoir leurs activités. Le paysage de qualité valorise l’immobilier. Il fait vendre des produits résidentiels et touristiques. La vision de la relation entre paysage et développement économique porte sur le rôle des aménités paysagères comme source de services et de retombées en termes d’emploi et de revenus pour le secteur d’activités paysagères et pour d’autres secteurs d’activités et cela au niveau local et au sein d’un circuit économique bien précis. Une telle approche de la relation entre dynamique paysagère et développement économique local nécessite cependant une meilleure explicitation des territoires réels dans lesquels la place du paysage est déterminante pour la stratégie de développement local et pour que celle-ci intègre bien le nécessaire arbitrage entre protection, conservation paysagère et exploitation de la ressource dans la perspective de durabilité du processus du développement à l’½uvre. Elle nécessite par ailleurs de reconnaître que la relation entre paysage et développement local fait intervenir un double lien de causalité : l’impact économique des paysages d’une part, et les conséquences paysagères des dynamiques économiques d’autre part. La conscience de ce double lien de causalité implique de renouveler l’approche de la relation entre paysages et développement à l’échelle des territoires. La conception des atlas des paysages à l’échelle régionale a permis l’identification et la caractérisation des paysages de chaque territoire concerné, mais également des facteurs induisant les dynamiques paysagères. On s’attache alors dans cette partie du travail à analyser les mécanismes par lesquels les variables économiques qui traduisent les dynamiques des activités comme l’emploi, l’évolution et la structure démographiques, ainsi que la répartition de revenu, peuvent être appréhendés au travers de typologies paysagères territorialisées. Les atlas de paysage ne couvrent pas encore la totalité des territoires français. Ceci nous a amené à développer notre propre typologie. L’analyse économique menée sur dans la région Rhône-Alpes confronte par conséquent les deux typologies (notre propre typologie et l’atlas)