Comparaison de l’activité immunomodulatrice de 3 plantes issues de la flore auvergnate à celle de plantes médicinales reconnues (harpagophyton et reine des prés)

Abstract

National audienceIntroduction : Relativement sous-exploité, le potentiel d’innovation lié aux activités biologiques des métabolites secondaires des végétaux est pourtant considérable. Aussi, nous nous sommes intéressés à la flore d’Auvergne, reconnue pour sa richesse et sa diversité, qui possède de nombreuses plantes encore peu étudiées et valorisables (projet PLANTINAUV 2017-2020). L’objectif de l’étude présentée est de comparer l’action sur différents médiateurs de l’inflammation de trois extraits méthanoliques (ExM) de plantes locales (nommées A, B et C), à celle d’ExM de reine des prés (Filipendula ulmaria, ExM/Fil) et d’harpagophyton (Harpagophytum procumbens, ExM/Harp), reconnus pour leur potentiel anti-inflammatoire.. Matériels et méthodes : i/ les leucocytes totaux, obtenus après hémolyse du sang de volontaires sains (VS, n=6), ont été mis en culture avec les ExM (0 ou 50 µg/ml), et de la dihydrorhodamine 123, en présence ou non de phorbol 12-myristate 13-acetate (PMA 1µM) afin de suivre leur production de radicaux libres oxygénés intracellulaires (RLO) durant 60 min (Fluoroskan Ascent Fl®). ii/ les cellules mononuclées du sang périphérique (PBMCs, ie monocytes et lymphocytes) ont été isolées sur Ficoll à partir de sang de VS (n=2) et cultivées avec les ExM (0 ou 50 µg/ml) en présence ou non de LPS (1 µg/ml, 24h) afin d’évaluer la concentration de PGE2 dans les surnageants de culture (ELISA). iii/ un double gradient de Ficoll a permis de collecter à partir du sang de VS (n=3) d’une part, les PBMCs et, d’autre part, les polynucléaires neutrophiles (PNNs). Les PBMCs ont été cultivées en présence d’ExM (0 ou 50 µg/ml, 24h) avec ou sans phytohémagglutinine (PHA, 5 µg/ml) afin d’évaluer un panel de 14 cytokines dans les surnageants de culture grâce à un kit Milliplex®. Le chimiotactisme des PNNs a été déterminé en présence d’ExM (0 ou 50 µg/ml) et d’un chimio-attractant (fMLP, 0,1µM) sur gel d’agarose à l’aide d’un oculaire micrométrique. Résultats : Pour les cellules cultivées sans agent stimulant, on observe que i/ la production de RLO est augmentée en présence d’ExM/Fil (+48%, p=0.01), stable pour l’ExM/B et diminuée pour les autres (notamment pour les ExM/Harp et A) ; ii/ l’ExM/Fil augmente la production d’IL-4 (+400%, p<0.01), de même que les ExM/B et C (tendance, 0,05<p<0,1) ; iii/ tous les ExM augmentent significativement la migration des PNNs vers le chimio-attractant, l’ExM/Harp étant le plus efficace, iv/ la production de PGE2 est également augmentée pour tous les ExM, sauf l’ExM/B. Pour les cellules cultivées avec un agent stimulant, i/ la production de RLO est stable en présence d’ExM/Fil, diminuée par les ExM/A, C et l’ExM/Harp de 39%, 20% et 18%, respectivement ; ii/ l’ExM/A diminue significativement la production d’IFNγ, d’IL-2 et d’IL-10. Conclusions : L’augmentation de la production de RLO, du chimiotactisme et de l’IL-4 est bénéfique pour aider à la résolution rapide de la première, tandis qu’une baisse des RLO, de la prolifération et des cytokines pro-inflammatoires sera plus indiquée pour la seconde. Ainsi, il serait intéressant d’étudier plus en détail les effets de l’ExM/B qui semble pouvoir égaler l’ExM/Fil en situation d’inflammation considérée comme aigüe. En inflammation chronique, l’étude de l’ExM/A mérite d’être approfondie car il se révèle plus efficace que les ExM des plantes de référence Fil et Harp

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