National audienceEn médecine humaine, un stress vécu par la mère pendant sa grossesse peut entraîner par la suite des altérations comportementales et cognitives (hyperactivité, déficit de l'attention...) de l’enfant et une prédisposition aux troubles psychiatriques. De plus, l’application de thérapies comportementales dans le jeune âge réduirait l’apparition de ces troubles comportementaux (Weinstock 2001). En élevage, les femelles sont souvent exposées à des contraintes pendant la gestation séparation sociale, changement de parcs, litière humide, retard de distribution alimentaire, bruits, odeurs, manipulations...), dont la répétition pourrait altérer le développement comportemental des jeunes et par la suite compromettre leur bien-être voire leur santé. Cependant, les conséquences du « stress prénatal » ont été principalement étudiées chez les animaux de laboratoire (Braastad 1998). Ce sont majoritairement des espèces nidicoles pour lesquelles l’essentiel de la maturation nerveuse se produit après la naissance, rendant les jeunes moins sensibles aux conditions prénatales. Or, la plupart des mammifères d’élevage sont des espèces nidifuges chez lesquelles les jeunes ont déjà acquis une maturité à la naissance et participent au développe ment d’un lien fort avec leur mère. En outre, les procédures de stress appliquées sur les animaux de laboratoire font appel à des contraintes sévères (contentions longues, stimulations douloureuses, situations artificielles...) dans l’optique de modéliser des états dépressifs, alors que les contraintes sur venant en élevage sont généralement peu nociceptives et de faible durée. Ces différences de développement neurobiologique et d’attachement maternel associées à des différences de procédure de stress empêchent toute tentative de généralisation des résultats acquis sur les animaux de laboratoire aux animaux d’élevag