Usages et potentialités des dispositifs socio-techniques d’information et de communication (DISTIC) mobiles en Afrique francophone subsaharienne. Cas de deux régions du Niger : Niamey et Maradi
This research focuses on the uses and appropriation of mobile socio-technical information and communication devices (DISTIC) in sub-Saharan Francophone Africa. It aims to analyze the uses and appropriation of cell phones (ordiphone and smartphone), computers, digital tablets, the Internet and digital networks (platforms, social networks, application, etc.) in the context of socio-economic and professional development and information and digital culture. It is in line with the work carried out on the acculturation of technology. It essentially integrates the issue of development with digital media and is also inspired by work in the sociology of innovation, uses, appropriation, dissemination, but especially the social insertion of digital tools in the daily practices of African users. She will build her theoretical framework taking into account the contributions of Nora Quebral for the communication for socio-economic development. The concept of "capability" developed by Amartya Sen is very relevant in the context of a developing country.Over the past 30 years, Information and Communication Technologies (ICT) have experienced unprecedented development in both developed and developing countries. They have become a "new vector" that is increasingly indispensable for economic growth and have transformed the planet into a small digital village. These ICTs, and mainly mobile DISTICs, have changed the behavior of the workforce. The combination of computing and telecommunications has unquestionably made it possible to collect, process and circulate information around the world — in real time. Indeed, in an international context dominated by the "technological revolution" as symbols of modernity and factors of integration into the world economy, the major challenges of globalization increasingly impose the need for each country to integrate harmoniously into the information society, or now the new buzzword: the digital society. Sub-Saharan Francophone Africa in general and Niger in particular, the field of this study, are lagging behind due to several difficulties: economic, technological, political and entrepreneurial. Although mobile DISTICs are recognized by international institutions as "levers" for development, they do not translate into a coherent policy. Sub-Saharan Africa still seems to be limited by several constraints (mismatch between supply and social demand, lack of qualified human resources, lack of infrastructure, high cost of connection, illiteracy, technological dependence of the South on the North, etc.).However, some quantitative studies show the progression of mobile telephony and mobile Internet in Sub-Saharan Africa, including Niger. On the other hand, qualitative studies on their use are very rare, notably because of the great difficulty researchers have in establishing a relationship of mutual trust with the people interviewed in Niger. This chapter will address, not the results of the study, but the issues, methodologies and collection strategies implemented specifically in the Niger field. The thesis, relying mainly on qualitative empirical data, will highlight, on the one hand, the meteoric explosion of mobile communication devices in Africa, and the difficult adoption of these tools by African users to produce a socio-economic change.La présente recherche porte sur les usages et appropriations des dispositifs socio-techniques d’information et de communication (DISTIC) mobiles en Afrique francophone subsaharienne. Elle se propose d’analyser les usages et l’appropriation des téléphones mobiles (ordiphone et smartphone), de l’ordinateur, des tablettes numériques, de l’Internet et des réseaux numériques (plateformes, réseaux sociaux, applications, etc.) dans le cadre du développement socio-économique, professionnel et de la culture informationnelle et numérique. Elle s’inscrit dans la lignée des travaux menés sur l’acculturation de la technique. Elle intègre essentiellement la problématique du développement avec les supports numériques et s’inspire également des travaux en sociologie de l’innovation, des usages, de l’appropriation, de la diffusion, mais se situe surtout à l’ancrage social des outils numériques dans les pratiques quotidiennes des utilisateurs africains. Elle construira son cadre théorique en tenant compte des apports de Nora Quebral concernant la communication pour le développement socio-économique. Le concept de « capabilité » développé par Amartya Sen est très pertinent dans le contexte d’un pays en développement, il est utilisé.Au cours de ces 30 dernières années, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont connu un développement sans précédent aussi bien dans les pays développés que ceux en voie de développement (PED). Elles sont devenues un « nouveau vecteur » indispensable de la croissance économique de l’entreprise et ont transformé la planète en un petit village numérique. Ces TIC, et principalement les DISTIC mobiles, ont changé le comportement du personnel. L’association de l’informatique et des télécommunications a permis incontestablement de collecter, traiter et faire circuler l’information dans le monde — en temps réel. En effet, dans un contexte international dominé par la « révolution technologique » comme symboles de modernité et facteurs d’intégration à l’économie mondiale, les grands enjeux de la mondialisation imposent de plus en plus la nécessité pour chaque pays de s’intégrer harmonieusement au sein de la société de l’information, ou désormais le nouveau syntagme en vogue : la société numérique. L’Afrique francophone subsaharienne en général et le Niger en particulier, terrain de cette étude, y sont à la traîne en raison de plusieurs difficultés : économiques, technologiques, politiques et entrepreneuriales. Or, si les DISTIC mobiles sont reconnus par les institutions internationales comme des « leviers » au service du développement, ils ne se traduisent pas par une politique cohérente. L’Afrique subsaharienne semble encore limitée par plusieurs contraintes (décalage entre l’offre et la demande sociale, manque de ressources humaines qualifiées, manque d’infrastructure, cherté de la connexion, analphabétisme, dépendance technologique du Sud à l’égard du Nord, etc.).Toutefois, certaines études quantitatives montrent la progression de la téléphonie mobile et de l’Internet mobile en Afrique subsaharienne dont le Niger. En revanche, les études qualitatives sur leurs usages sont très rares, notamment en raison de la grande difficulté des chercheurs à établir une relation de confiance réciproque avec les personnes interrogées au Niger. La thèse, en s’appuyant essentiellement sur des données empiriques qualitatives, met en évidence, d’une part, l’explosion fulgurante des dispositifs mobiles de communication en Afrique, et, d’autre part, la difficile adoption de ces outils par les utilisateurs africains pour produire un changement socio-économique