Afin de suivre l’état physique d’un sol, différents outils d’observation au champ existent.
En Europe du Nord, on retrouve le test VESS (Visual Evaluation of Soil Structure) issu du test Peerlkamp. Ce test VESS permet d’apprécier la qualité de la structure des sols au niveau des premiers horizons. Il est basé sur un système de notation de 1 (très bonne qualité de structure du sol) à 5 (mauvaise qualité de structure du sol). En pratique, sa réalisation sur le terrain dure 5 à 15 minutes. Il permet d’avoir diverses informations sur les agrégats du sol (taille, forme, force, couleur) et les éléments biologiques (présence de racines). On peut aussi apprécier les éventuelles porosités.
En Nouvelle-Zélande, le test VSA (Visual Soil Assessment) est pratiqué. Tout comme le test VESS, iI permet d’évaluer la qualité de la structure des sols au niveau des premiers horizons mais aussi les interrelations avec la production. Le sol prélevé est lâché depuis une hauteur de hanche, puis évalué selon différents critères. Ensuite, une note est attribuée prenant en compte ces différents critères pondérés. Les informations recueillies concernent la texture et la structure du sol, la porosité, les mottes, la couleur, la présence de lombrics, l’odeur, et les racines.
En France, la méthode du profil cultural a été retenue pour évaluer la qualité des premiers horizons et des horizons profonds du sol. Cette méthode se base sur l’observation des modes d’assemblage et de la structure interne des mottes en lien avec les travaux du sol. Une observation de l’activité biologique (racines, macroorganismes, etc.) est également pris en compte dans la démarche. Ce test est assez contraignant étant donné qu’il faut creuser une fosse. Cela demande du temps et du matériel. Mais ce profil permet d’obtenir un diagnostic complet et plus précis sur l’état du sol et l’ensemble de ces horizons (Batey et al,2015).
Issu de ce profil cultural, un test bêche a été mis en place, plus simple et plus rapide à mettre en œuvre. Il est basé sur la caractérisation de la structure du sol via l’assemblage et l’état interne des mottes de terre, telle que décrite par la méthode du profil cultural (Cf. Guide du profil cultural, 2016). Cette caractérisation se fait dans un premier temps à l’aide d’une bêche puis sur une bâche. Le diagnostic final permet de classer la structure du sol en 5 classes, en fonction de son degré de tassement.
Ce test a été élaboré en 2007 par Yvan Gautronneau, Joséphine Peigné et JeanFrançois Vian au sein de l’ISARA-Lyon dans le cadre de l’enseignement. Suite à son développement dans deux projets CASDAR, il s’est peu à peu répandu au sein du monde professionnel, nécessitant alors un guide de réalisation de ce test adapté et formalisé. L’objectif de ce test est d’assurer un suivi simplifié de la structure du sol comme facteur explicatif de l’élaboration du rendement le long du cycle cultural. Il est réalisable rapidement, accessible à tous et peut être répété afin d’apprécier la variabilité structurale du sol d’une parcelle. Un diagnostic rapide peut alors être établi afin de voir la nécessité d’analyses plus approfondies (réalisation d’un profil cultural). Ce guide a été élaboré afin d’accompagner au mieux les utilisateurs lors de la réalisation de ce test. Il présente les différentes étapes à suivre pour son bon déroulement. Pour recueillir les informations lors de la réalisation du test, un dossier conçu pour le terrain est détachable à la fin de ce guide. Ce guide est réalisé dans le cadre du projet Agrinnov’ et SolAB, soutenus par le CASDAR (Compte d’Affectation Spéciale Développement Agricole et Rural). Il fait également partie du projet européen Fertilcrop (CORE organnic)