Recherches sur la resistance des sols aux maladies.X. Comparaison de la mycoflore colonisant les racines de melons cultives dans un sol resistant ou dans un sol sensible aux fusarioses vasculaires

Abstract

Ayant démontré précédemment que la population fusarienne du sol résistant de Châteaurenard est environ 10 fois plus importante que celle du sol sensible d’Ouroux, il convenait de comparer la colonisation fongique des racines de melons cultivés dans ces 2 sols. Une hypothèse avancée pour expliquer la résistance des sols de Châteaurenard stipulait en effet qu’une intense colonisation du rhizoplan par des Fusarium non pathogènes constituerait une barrière microbiologique interdisant l’accès du rhizoplan à l’agent pathogène. Les résultats acquis démontrent au contraire que la colonisation fongique de la racine est parfaitement comparable dans ces 2 sols, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. La plante exerce sur la microflore tellurique un effet sélectif qui favorise la colonisation de la racine par les Fusarium spp. et, en particulier, par l’espèce F oxysporum, indépendamment de l’importance des populations fusariennes des sols. La comparaison entre le niveau des populations de Fusarium spp. non pathogènes dans les sols et le niveau de la colonisation racinaire indique que les propagules de Fusarium ont une plus grande probabilité d’atteindre la surface de la racine dans le sol sensible que dans le sol résistant. L’agent pathogène se comporte de la même façon que les Fusarium non pathogènes et les résultats montrent que, pour une densité d’inoculum identique, F. o. f. sp. melonis arrive plus souvent au contact de la racine dans le sol sensible que dans le sol résistant. Ainsi la compétition pour la conquête du rhizoplan apparaît-elle plus intense dans le sol résistant que dans le sol sensible. Mais c’est dans le sol lui-même, à proximité immédiate des racines, que se déroulent les phénomènes de compétition intragénérique qui limitent l’activité de l’agent pathogène dans le sol résistant.We previously demonstrated that the total population of Fusarium spp. was 10 times greater in the Châteaurenard soil (suppressive to Fusarium wilts) than in the Ouroux soil (conducive to Fusarium wilts). This fact prompted the hypothesis that wilt suppression was due to greater colonization of roots by non-pathogenic Fusarium spp. in the Châteaurenard than in the Ouroux soil, and that root colonization by non-pathogens acted as a microbial barrier to prevent contact between the pathogen and the root surface. The present study reveals, however, that root colonization by fungi was similar in suppressive and conducive soils, both quantitatively and qualitatively. The plant selectively favoured root colonization by Fusarium spp. and especially by Fusarium oxysporum, and colonization was unrelated to concentrations of Fusarium spp. in soil. Comparisons between the density of the non-pathogenic Fusarium spp. in the soils and their activity at the root surface showed that the probability for a Fusarium propagule to reach the root surface was greater in the conducive than in the suppressive soil. The pathogenic F. oxysporum f. sp. melonis behaved in the same way as the non-pathogenic Fusarium ; at the same inoculum density, propagules of the pathogen reached the root surface more often in the conducive than in the suppressive soil. These results indicate that competition may be more intense in the rhizosphere of plants growing in the suppressive than in the conducive soils

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