L’arboriculture fruitière se trouve dans un contexte notoirement difficile : elle est exposée non seulement à une crise que l’on qualifie désormais de structurelle, mais aussi à des attentes et contraintes à la fois contradictoires et interdépendantes, portant notamment sur la qualité environnementale, les performances agronomiques, la qualité gustative et l’aptitude à une mise en marché de plus en plus contraignante – d’autant plus qu’en cultures pérennes, les pas de temps contraignent fortement les possibilités d’évolution, par rapport aux cultures annuelles. Dans ce contexte, explorer les évolutions passées et possibles de l’arboriculture, en particulier dans une perspective de réduction des intrants et d’écologisation des pratiques, suppose de traiter des interdépendances entre les stratégies et contraintes des divers acteurs du secteur. Cet article analyse les évolutions, depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, de la sélection génétique et de l’offre variétale en pêche et abricot, dans leur interaction avec les autres éléments du système socio-technique : évolution du marché, organisation des acteurs de la filière, politiques publiques, stratégies et pratiques des exploitations agricoles