L'immigration italienne en France connaît au lendemain du premier conflit mondial un fort gonflement qui fait passer ses effectifs à un million environ au début des années trente. Elle se caractérise par une grande continuité dans l'origine géographique des migrants et dans leur statut socio-professionnel. Très forte permanence également des zones d'accueil avec toutefois un développement particulièrement spectaculaire des pôles parisien et lorrain et l'émergence de deux pôles nouveaux : le Sud- Ouest et la région du Nord.
Le principal changement par rapport à l'avant-guerre concerne l'immigration de caractère politique, conséquence de la montée du fascisme en Italie, puis de son arrivée au pouvoir et de sa radicalisation. L'une des principales préoccupations des recherches en cours - dont rendent compte les études présentées dans cet ouvrage - concerne précisément les limites, souvent très floues, de l'immigration « économique » et de l'immigration « politique ». La mise en œuvre de nouvelles sources et de nouvelles méthodes d'approche permet dès maintenant de mieux appréhender ce problème, capital pour l'histoire des migrations internationales au XXe siècle.Milza Pierre. L'immigration italienne en France d'une guerre à l'autre : interrogations, directions de recherche et premier bilan. In: Les Italiens en France de 1914 à 1940. Sous la direction de Pierre Milza. Rome : École Française de Rome, 1986. pp. 1-42. (Publications de l'École française de Rome, 94
