Afin de comparer les paramètres biologiques des populations des langoustines dans la mer celtique et dans le golfe de Gascogne, des échantillonnages biologiques réguliers ont été réalisés durant la période de Janvier 1980 - Août - 1981 pour la première pêcherie et, de Janvier 1979 - Décembre 1980 pour la deuxième pêcherie.Par ailleurs,dans le but de l'application des modèles globaux pour la pecherie du golfe de Gascogne, des données d'éfforts de pêche et de productions ont été collectées (1973-1983). Les périodes de ponte et des mues ont été étudiées pour les langoustines de la mer celtique, ces périodes sont rétardées de deux mois et demie par rapport à celles déterminées par CONAN (1978) concernant le golfe de Gascogne. L'évolution du pourcentage des femelles grainées en fonction de la taille céphalothoracique montre que la taille de maturité sexuelle des femelles de la mer celtique est atteinte à 31 mm. Cette taille est très supérieure à celle des langoustines du golfe (23 mm selon MORIZUR ,1980). En dehors de la période d'incubation, d'après l'analyse des captures expérimentales des langoustines du golfe de Gascogne, le sex-ratio a été évalué à 0,5. Dans la mer celtique, il a été étudié à partir des captures commerciales; il a été estimé à 0,63 en faveur des mâles. Des relations taille-poids ont été établies pour les langoustines fraiches et glacées du golfe de Gascogne, et pour les langoustines fraiches de la mer celtique. Une différence significative au seuil de 5% entre ces diverses relations a été notée. Une technique de décomposition modale, dûe à HASSELBLAD (1966), a été utilisée pour évaluer les paramètres (moyenne, écart-type et effectif) de chaque groupe de mue, à partir de la distribution de fréquences des tailles. Les groupes de mue ont été attribués à des groupes d'âges en tenant compte du rythme de mue. L'ajustement des tailles moyennes en fonction des âges des langoustines selon le modèle de croissance de Von BERTALANFFY a permis d'établir les courbes de croissance des langoustines mâles et femelles séparément pour les deux pêcheries. L'examen de ces courbes dans un même intervalle d'observations montre que les mâles grandissent plus rapidement que les femelles. De même, il en résulte que la croissance des langoustines dans le golfe de Gascogne est plus élévée que celles de la mer celtique. Le coéfficient de mortalité totale (Z) a été estimé à l'aide de quatre méthodes différentes: deux utilisent les longueurs moyennes et les autres, la diminution des éffectifs des classes d'âges au cours du temps. Les valeurs de Z obtenues sont proches pour les deux pêcheries.Une moyenne de 0,65 a été retenue. Pour la pêcherie du golfe de Gascogne, l'évolution des prises par unité d'effort (P.U .E) en fonction des éfforts durant la période de 1973 à 1983 a été étudiée a l'aide des modèles globaux. Les résultats obtenus pour les différents ajustements présentent de mauvaises corrélations. La méthode de GULLAND a été la mieux adaptée pour ajuster nos données. Selon cette méthode, la flottille aurait dépassé l'éffort optimal ainsi estimé. En vue de comparer les fécondités et les rendements par recrue pour les différentes classes d'âges des langoustines des deux pêcheries, un modèle de simulation, spécialement conçu pour cette espèce a été utilisé Il apparait que la fécondité par recrue est plus élevée dans la mer celtique, et qu'elle diminue avec l'âge des langoustines dans les deux pêcheries. Dans l'état actuel d' exploitation en mer celtique, la fécondité par recrue aurait diminué de 44% par rapport à celle relative à un stock vierge. Quant aux rendements par recrue, ils sont plus élevés pour les langoustines du golfe de Gascogne que pour celles de la mer celtique et sont plus forts pour les mâles que pour les femelles