research

Etatisme et marchéisation du secteur public le cadre d’une régulation keynésiano-libérale (Etatism and introduction of merchant criteria in the public sector a keynesiano-liberal regulation)

Abstract

Le cadre d’accumulation actuel traduit le passage de l’État Providence qui soutenait la demande au cours de l’épisode des « trente glorieuses » à un État providentiel pour les détenteurs de capitaux. L’application de politiques d’offre (prise en charge des dépenses dites «irréversibles», création d’un cadre favorable à la valorisation des fortunes individuelles) correspond dans les faits aux objectifs des théories ultra-libérales (marchés contestables) mais aussi à ceux des théories d’inspiration keynésienne (croissance endogène). Il se dessine ainsi le cadre d’un nouvel étatisme qui sous couvert du libéralisme, unit dans un même mouvement (même destin !) les intérêts de l’État à ceux des groupes d’individus fortunés et politiquement influents. Cet article montre que la marchéisation du secteur public s’inscrit dans un double processus qui met en rapport étroit la faillite de l’État social et la crise du système d’entreprise fondé sur l’accroissement myope de la production. Toutefois, le rejet ou la sous-estimation par ces théories des rapports contradictoires entre le capital et le travail et entre les capitaux, inhérents à la concurrence capitaliste, aboutissent à une compréhension biaisée des évolutions actuelles du secteur public : la marchéisation et la financiarisation des services publics conduisent à la reconstruction de situations monopolistiques et oligopolistiques et à la mainmise des grandes entreprises sur les activités de services libéralisées et privatisées. Par le libre jeu de la concurrence, la « soutenabilité » des marchés est mise à mal et l’incertitude met en péril la croissance à long terme. Today’s accumulation framework shows the way from Welfare State which was sustaining demand during the period of growth after the second world war to a providential State for the capital holders. Supply policies (financing of « sunk costs », creation of a favourable environment for investment of individual fortunes) correspond in fact to the aims of ultra liberal theories (contestable markets) but also to those of theories inspired by Keynes (Endogeneous Growth). A new form of State control appears which, under cover of liberalism, unifies in a same movement (same destiny!) the interests of State and those of fortunate and politically influent groups of individuals. This article shows that « marketization » of public sector is inscribed in a double process which put into relation the bankrupt of social State and the crisis of the system of enterprise based on the short-sighted growth of production. But as those theories reject or under estimate the contradictory relations between labour and capital, inherent to capitalist competition, they cannot understand clearly the evolutions of public sector: marketization and financiarization of public sector lead to the re-building of monopolistic and oligopolistic situations and to the domination of large enterprises on the privatised and liberalised collective services activities. Through the free competition game, sustainability of markets is questioned and uncertainty jeopardises long term growth.Marchéisation, financiarisation, secteur public, keynesiano-liberale/Merchant, Public sector, keynesiano-liberal

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