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En France, le concours d'accès aux études en soins infirmiers de 1992 répond-il aux besoins de compétences pour une profession de santé ?
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Abstract
Le concours d'accès aux études en soins infirmiers défini en 1992, représente le "sas d'entrée en formation", mais également le passage par une formation en alternance qualifiante et certificative pour obtenir le Diplôme d'Etat (DE qui est un diplôme indispensable à l'exercice de la profession) puis un passage vers l'emploi. Les réglementations professionnelles établissent que l'exercice légal du métier ne se fait uniquement que sur la possession du Diplôme d'Etat en soins infirmiers (Code de Santé Publique). L'accès à l'IFSI, permet de suivre un cursus d'études de 37,5 mois d'études en alternance, que l'on soit jeune bachelier ou en emploi d'aide soignant (personnel titulaire d'un diplôme d'Etat) voire même d'agent des services hospitaliers (ASH, personnel recruté sans diplôme spécifique) ou encore demandeur d'emploi. Dans un contexte de prolongement conséquent en durée et de mondialisation des études Universitaires mais aussi de mutations de la gouvernance des Universités françaises (LRU – août 2007) et d'une recherche de meilleure efficacité de ces instances éducatives par les réformes en cours de l'Etat, les auteurs dressent le contexte dans lequel se situe l'offre éducative post baccalauréat puis ils présentent les modalités du concours d'accès aux études qu'ils étudient comme un moment stratégique de sélection et de recrutement pour la profession des infirmiers. La recherche présente les résultats d'une analyse économétrique en montrant les variables significatives qui opèrent dans la réussite des candidats aux concours d'entrée aux études d'infirmiers ainsi que les « effets secondaires liés aux règlements établis ». Les résultats permettent d'investir les effets produits par le concours (notamment sur les caractéristiques des admis) et une réflexion sur ce type de concours défini en 1992 mais qui est « en décalage » avec les compétences nécessaires aux apprentissages du métier ainsi qu'à son exercice, aujourd'hui. La nature des épreuves de ce concours montre que les candidats ne sont pas sélectionnés sur des critères professionnels (aptitudes, qualités relationnelles) car ils abandonnent les études à différents moments du cursus en alternance, ils redoublent et même ils quittent ce type de métier. Cette déperdition représente une part quantitative d'une promotion recrutée sur cinq. En conséquence, l'inefficacité interne des études ne permet que partiellement de répondre aux besoins de compétences pour cette profession de santé et on peut s'interroger sur des modalités archaïques de sélection. Certes ce type d'épreuves avait un fondement en 1992 mais le contexte éducatif, les pratiques médicales et les organisations de soins ont profondément évolué au cours des années. Il est temps de réfléchir à des modalités plus probantes pour sélectionner des candidats dont le profil répond aux besoins de compétences générales en soins infirmiers plutôt que de revisiter les acquis fondamentaux de la maîtrise de l'écrit de la langue maternelle et de tester oralement « la motivation » des admis pour des milliers de candidatsconcours d'accès aux études en soins infirmiers de 1992 ; répond-il aux besoins de compétences pour une profession de santé ?