Au début du IIe millénaire avant J.-C., les habitants de la ville d'Aššur organisent un commerce à longue distance avec l'Asie Mineure où ils vendent de l'étain et des étoffes en échange de métaux précieux, or et argent, qu'ils rapportent chez eux. Ils s'établissent dans plusieurs dizaines de comptoirs commerciaux en Asie Mineure, dont le principal, situé à Kanish, a livré plus de 22 500 tablettes cunéiformes constituant leurs archives privées. Dans les années 1950, K. Polanyi a utilisé les synthèses historiques disponibles sur ce dossier pour proposer une analyse du commerce archaïque. Ses théories, influencées par la vision que l'on avait alors des échanges à longue distance initiés par les Assyriens et de leur cadre politique, ont été critiquées dès le début des années 1970. Depuis, plusieurs synthèses importantes ainsi que de nouveaux textes découverts et publiés permettent de mieux appréhender la nature de ce commerce. Les différents points analysés dans cet article concernent la fixation des prix, les liens des marchands avec l'État et la prise de risques, la notion de marché et le fonctionnement du karum ou port de commerce