National audienceCet article s'intéresse à l'émergence des smart cities et aux problèmes de coordination des activités que rencontre l'innovation de services dans ce domaine. À l'appui d'une importante revue du courant de recherche sur les smart cities, l'article confronte les différentes visions du concept smart cities mises en avant par la littérature. Deux visions sont en particulier pointées, mais réfutées ici pour appréhender de manière plus pragmatique la ville intelligente. Après avoir dressé dans une première partie une typologie des services urbains censés incarner l'intelligence d'une ville, l'article souligne le rôle clef des plateformes économiques dans le développement des services urbains. À l'appui des cas smart grids et services de mobilités, l'article souligne dans une deuxième partie qu'il n'y a pas de transitivité directe entre les smart grids et les smart cities. Il focalise alors sur l'exemple du NFC (Near Field Communication), les services sans contact qui font actuellement l'objet de diverses expérimentations urbaines, pour examiner le rôle des acteurs de l'écosystème et leur capacité à constituer la plateforme économique de l'écosystème. Elle conclut qu'aucun des acteurs industriels, privés ou publics, n'a cette capacité, le territoire apparaissant comme le seul cadre coopératif susceptible d'initier une dynamique d'innovation collective. Une lecture simplifiée, appuyée par les exemples de villes françaises (Nice, Strasbourg, Bordeaux), des processus techniques et interactionnels nécessaires à la délivrance des services urbains NFC permet de conclure sur le rôle clef du territoire dans la coordination des acteurs de l'écosystème étudié. La ville, détentrice de la plateforme économique (ses services urbains et son territoire comme lieu d'exercice) nécessaire à l'émergence de l'écosystème, est identifiée comme seul acteur pivot susceptible d'initier une dynamique d'innovation collective