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Un herbier pour quoi faire ?

Abstract

International audienceBeaucoup de botanistes amateurs récoltent les plantes qu'ils rencontrent et, après les avoir déterminées, les font sécher et les conservent en herbier. C'est un hobby qui en vaut un autre. Mais un herbier n'est pas seulement le résultat d'un violon d'Ingres ; certains d'entre eux sont des instruments scientifiques. Cela surprend bien des gens qui imaginent le botaniste comme un vieillard en blouse blanche avec des lorgnons, une barbiche et une calotte noire, enfoui au milieu de liasses poussiéreuses d'échantillons divers, la loupe à la main. Ou alors, en tenue de Tartarin, avec sa loupe et une boîte cylindrique au dos, affrontant le soleil pour trouver une petite plante blottie entre deux rochers et « nouvelle pour le département ».Bien entendu, il y a eu jadis des personnages correspondant à cet archétype d'autrefois, disons avant la guerre de 1914. Depuis, en botanique comme dans les autres sciences, les choses ont bien changé et il n'y a plus un botaniste sans un ordinateur à portée de main.Alors où se place l'herbier dans la science moderne ?Trop de personnes, même de scientifiques, ne le sachant pas en viennent à lui dénier toute utilité ! (Misery, 1998). Comme s'ils pensaient ceci : « Si un herbier était utile, moi qui suis un scientifique intelligent,je saurais m'en servir, or je ne sais pas, donc c'est inutile », ou pire encore, « Du moment qu'il n'y a pas de flacon, de bêcher, de boîte de Pétri, de boutons rouges ou verts qui clignotent, ça ne peut être un appareil scientifique ».Et, de toutes manières, la science se renouvelant complètement tous les dix ans, comment des systèmes mis en place il y a parfois deux siècles peuvent-ils être des instruments scientifiques ? (Jacquemoud, 1999). Des éléments du patrimoine peut-être, mais alors ça ne concerne pas la recherche scientifique (Misery, 1998).Nous voulons tenter de montrer qu'elle était, qu'elle est et qu'elle sera encore très concernée (Bytebier et Pearce, 2000)

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