research

INTRODUCTION

Abstract

International audienceMalmené par des discours contemporains qui érigent la mobilité en norme et valeur dominante, le quartier a probablement perdu, du moins en apparence, bon nombre des vertus qui lui étaient attachées lorsque, dans les années 1960, les sociologues l’analysaient comme un village et un nœud structurant des sociabilités [Gans, 1962 ; Coing, 1966 ; Willmott et Young, 1953]. Au début des années 1980, la politique de la ville naissante le considérait encore comme un lieu d’ancrage et d’intégration, support de développement social et urbain, et de nombreux travaux s’attachaient à appréhender les rapports sociaux à cette échelle. Les représentations contemporaines du quartier sont pour le moins contrastées. D’un côté, une vision romantique des rapports sociaux de voisinage dans un quartier-village ; de l’autre, l’image médiatisée des quartiers populaires, ceux dont « on parle », lieux de concentration de la pauvreté, où les habitants n’auraient d’autres choix que le repli sur les maigres ressources offertes localement. D’autres travaux annoncent la mort du quartier qui, à l’heure de la mondialisation, ne constituerait plus une échelle pertinente d’analyse de la vie urbaine. Ces représentations tendent ainsi à opposer ancrages et mobilités, l’ancrage étant selon les cas considéré comme une valeur positive ou négative. Elles ne sont pas sans incidences sur la nature des politiques urbaines. En effet, selon que l’on privilégie la dimension de l’ancrage au quartier ou celle de la mobilité, les options politiques se définissent différemment, en faveur du développement endogène ou, au contraire, de la déségrégation et de la mixité sociale

    Similar works