Une consommation chronique élevée en sucre accélère la sarcopénie et perturbe la sensibilité à l’insuline et la stimulation post-prandiale de la synthèse protéique musculaire chez le rat âgé

Abstract

Présentation orale: Eva GatineauCette année les assises sont en partenariat avec le Pôle de compétitivité Lyonbiopôle et le cluster Nutravita, des symposiums thématiques portant sur les interactions entre la recherche académique, l’innovation et l’industrie seront proposésLe vieillissement est associé à une perte de masse et de fonction musculaire appelée sarcopénie. Elle est en partie due à une altération de l’anabolisme protéique musculaire postprandial chez le sujet âgé, et notamment à une moindre stimulation de la synthèse protéique musculaire par le repas. Cette résistance anabolique est aggravée par la présence d’une inflammation à bas bruit. Elle pourrait également être liée à une diminution de la sensibilité à l’insuline, hormone capable de stimuler la synthèse protéique en augmentant l’afflux sanguin musculaire et en potentialisant l’effet anabolique des acides aminés. Or, il a été montré qu’un régime riche en fructose était capable d’induire une dyslipidémie, une augmentation de la tension artérielle, mais aussi une résistance à l’insuline et une augmentation du stress oxydant et de l’inflammation. Sachant que la consommation de fructose a fortement augmenté depuis 1970, nous avons cherché à savoir si les troubles métaboliques induits par le fructose pouvaient accélérer la perte de masse musculaire au cours du vieillissement. Des rats âgés de 16 mois ont été nourris durant 5 mois avec un régime contrôle (C) (60% d’amidon de blé) ou riche en fructose (F) (l’amidon est remplacé par du saccharose). L’évolution de leur masse maigre (EchoMRI) et le poids des muscles en fin d’expérimentation ont été contrôlés. La synthèse protéique musculaire a été mesurée in vivo à l’aide d’un acide aminé marqué au 13 C. Le statut inflammatoire (α2-macroglobuline et fibrinogène) a également été évalué, ainsi que la sensibilité à l’insuline, grâce à un test OGTT. Une diminution de 59% de la sensibilité à l’insuline a été observée chez les rats F par rapport aux rats C (P<0,01). Les niveaux d’inflammation sont restés faibles chez les rats C comme chez les rats F, avec une inflammation légèrement plus élevée chez les rats F. Ces rats perdent également plus de masse maigre que les rats C (-9,3% vs -5,8% respectivement) (P=0,03) et terminent l’expérience avec des muscles significativement plus petits. La stimulation postprandiale de la synthèse protéique musculaire a été réduite chez les rats F par rapport aux rats C. Le régime riche en fructose a donc accéléré la perte de masse musculaire au cours du vieillissement en altérant la stimulation de la synthèse protéique postprandiale. Cet effet semble plutôt dû à une diminution de la sensibilité à l’insuline qu’à une augmentation de l’inflammatio

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