L'assurance récolte au Sahel, des difficultés de diffusion face aux stratégies de sécurisation des moyens d'existence des agriculteurs au Burkina Faso

Abstract

English Since its introduction in 2011, crop insurance in the Sahel (CSI), which appeared as a practical innovation in West Africa, has been struggling to spread in Burkina Faso. As an index-based insurance scheme, it is expected to secure financing for agriculture and preserve farmers' incomes by minimizing the risk of decapitalization in case of drought. After more than 9 years of dissemination, its scope seems very limited. Indeed, the subscription rate remains low, below 10% of the target population. This limited reach can be explained in part by the low level of local and social learning, which reflects both the difficulty of local promoters in mastering and disseminating the product to farmers, and their mistrust, which can be explained by the fact that the expected gain is considered too uncertain, especially compared to more common and better mastered systems. Although some farmers have expressed interest, few rely solely on this system to secure their grain. The use of better controlled instruments such as animal savings, activities diversification, including non-agricultural activities, monetary savings, and crop storage systems explains this limited scope and is part of a broader approach to food security and resilience in the face of multiple hazards, not only climatic ones. French Depuis son introduction en 2011, l’assurance récolte au Sahel (ARS), apparue comme une innovation pratique en Afrique de l’Ouest peine à se diffuser au Burkina Faso. En tant que dispositif assurantiel indiciel, elle est censée sécuriser le financement agricole et préserver le revenu des agriculteurs en minimisant le risque de décapitalisation en cas de sécheresse. Sa portée semble très limitée après plus de 9 années de diffusion. En effet, la souscription reste faible, en dessous de 10% de la population ciblée. Cette faible portée trouve en partie son explication dans le faible apprentissage local et social montrant aussi bien la difficulté des promoteurs locaux à maitriser et à diffuser le produit auprès des agriculteurs qu’une méfiance de ces derniers, s’expliquant par une espérance de gain considérée comme trop aléatoire, surtout comparée à des dispositifs plus communs et mieux maitrisés. Bien que certains agriculteurs se soient intéressés, rares sont ceux qui comptent uniquement seulement sur ce dispositif pour sécuriser leurs céréales. La confiance en des instruments mieux maitrisés comme l’épargne animale, la diversification des activités y compris celles non-agricoles, l’épargne monétaire, les systèmes de stockage des récoltes, le salariat agricole, entre autres, explique cette portée limitée et s’inscrit dans une logique plus large de sécurité alimentaire et de résilience face aux aléas multiples, pas seulement climatiques

    Similar works