Face à ces diverses catastrophes, il est convenu de considérer que les hommes avaient ordinairement une attitude faite de passivité et de fatalisme, renvoyant à l'église le soin de les protéger contre l'ire de Dieu et à l'Ètat celui d'assurer leur sécurité matérielle. La contribution réexamine ces stéréotypes. Sans exclure le recours à la protection divine, la diversité des démarches matérielles et des actions entreprises par les autorités locales (municipales, provinciales), comme la capacité de réaction de certains acteurs individuels nous obligent à reconsidérer les stéréotypes convenus sur la passivité des sociétés d'Ancien Régime, sur leur fatalisme et leur simple résignation face aux catastrophes qui les accablaient. Loin de ces clichés de populations écrasées par la colère divine, c'est bien au contraire dans les dispositifs mis en place localement, souvent de manière empirique par des populations fortement réactives, que s'élaborèrent progressivement les réponses mises en œuvre et reprises peu à peu par les services de l'État
