Communication au colloque Histoire naturelle et architecture à la Renaissance, organisé par P. Choné et G. Viard, Langres, 20-22 octobre 1995, revue en 2000 en vue d'une publicationLa présence du motif taurin, tant sous la forme du bucrane que de la tête bovine avec poil, est fréquente dans l'architecture de la Renaissance. Associé dans les traités de Serlio, Vignole ou Palladio au décor de la frise dorique, le motif est plus singulier qu'il n'y paraît. Presque absent de la pratique architecturale romaine, ce sont les architectes de l'Italie du Nord tels que Faconetto, Sanmicheli ou Moroni qui à Padoue et surtout Vérone impose cet ornement emprunté aux ruines romaines et aux antiquités locales. Le motif taurin, et principalement le bucrane privilégié par certains architectes et théoriciens, se répandra au cours du XVIe siècle dans toute l'Europe. La France, tout en s'inspirant de l'architecture antique italienne, affirmera son particularisme en donnant naissance à un troisième avatar du motif : le protome de taureau