La question de la redistribution, envisagée comme une question institutionnelle, se formule en premier lieu comme une recherche, étant donnée une certaine structure des inégalités et de l'information dans l'économie, des mécanismes et des institutions Pareto-optimaux permettant de redistribuer la richesse. Dans cette perspective, il s'agit de déterminer les instruments institutionnels efficaces (c'est-à-dire Pareto-optimaux) utiles pour redistribuer les emplois et les richesses. En somme, l'ensemble des redistributions possibles n'est pas seulement limité par une contrainte technologique - c'est-à-dire par le fait que l'on ne peut redistribuer plus de richesses que la société n'en produit - mais aussi par une contrainte institutionnelle. Celle-ci s'appréhende à travers le problème des incitations, en ce sens que la somme totale des richesses produites dépend de la façon dont on s'est engagé à les distribuer, dans la mesure où les comportements individuels s'ajustent, inévitablement, à la distribution anticipée. Ainsi envisager une répartition juste suppose, dans un premier temps, de considérer les outils de la redistribution. Pour ce faire nous envisagerons tout d'abord les formes possibles de la redistribution fiscale (Crédit d'Impôt sur les Revenus d'Activité, Impôt universel à taux unique, Taxe générale sur le patrimoine, Salaire minimum). Nous en soulignerons les effets pervers en référence au dilemme efficacité/égalité (i.e. effets désincitatifs en termes de travail, d'investissement et d'épargne, évasion fiscale, trappe à pauvreté). Enfin nous apporterons des arguments démontrant la supériorité de la redistribution fiscale sur les autres formes de redistribution (principe de relativité salariale, redistribution capital/travail, redistribution des revenus primaires, égalisation financière des chances d'accès à l'enseignement supérieur)