La construction de cyber-infrastructures en sciences humaines et sociales est une nécessité pressante. Elle répond à des impératifs majeurs concernant la recherche sur l'homme et sur la société. L'enjeu n'en est pas seulement le rayonnement de la recherche française dans le monde, mais aussi la pérennité de l'accès aux résultats des recherches ainsi que l'apparition de nouveaux paradigmes d'articulation entre le texte scientifique et l'exercice d'administration de la preuve. Or, depuis plus de 10 ans désormais, l'ensemble des données de la recherche en sciences humaines et sociales est numérique. Ce matériau est, pour l'heure, largement laissé en jachère, soumis aux aléas de la structuration, de la diffusion et de la conservation par chaque chercheur ou par son laboratoire. Les programmes de recherche sont financés pour une durée déterminée, sans politique de conservation ou d'accès concernant les résultats et les données collectées. La fragilité d'un tel non-dispositif est évidente. Il n'existe pas de forte alternative à la mise en place de cyber-infrastructures permettant de gérer ces données, qui concernent autant les données primaires que les résultats de la recherche, les données secondaires que les éléments de démonstration, les identités numériques des chercheurs que les logiciels qu'ils développent