L'idée que la recomposition des systèmes productifs locaux doit être considérée dans l'optique de leur capacité collective à produire les connaissances nouvelles nécessaires au renouvellement des activités productives, est largement reconnue. Elle participe largement dans le champ des problématiques sur le local au renouvellement des outils traditionnels et des hypothèses fondamentales de l'économie, expliquant les déterminants contemporains de la compétitivité des firmes et des économies. Ainsi, la notion de « rencontre productive » (Colletis, Pecqueur, 1993) s'inscrit tout à fait dans l'idée d'un nouveau modèle productif fondé sur la connaissance et la coordination des activités qui conduirait notamment à un nouveau rapport entre organisation industrielle et organisation de l'espace. Il apparaît bien que derrière l'idée d'une « rencontre productive », on trouve celle d'une transformation des déterminants de l'activité productive, des modalités efficaces des organisations industrielles et in fine de la compétitivité. Cela implique, d'une part, de reconsidérer les modalités de l'organisation industrielle centrée sur la firme comme lieu élémentaire de la production et de la division du travail, et d'autre part, d'intégrer le rôle de la connaissance dans les déterminants des positions compétitives des firmes et des économies.. Dans la mesure où la division du travail n'est pas circonscrite aux frontières de la firme, émerge la question de l'articulation entre l'organisation du travail et l'organisation du territoire que la notion de « rencontre productive » entend souligner. Cependant, si chacun s'accorde à reconnaître la réalité des bouleversements récents survenus dans l'organisation du travail et de l'entreprise, bien des interrogations subsistent sur leur portée et leur signification. L'objectif de notre communication est d'envisager les diverses justifications mobilisées pour expliquer ce qui constitue aujourd'hui, pour nous, un nouveau paradigme productif. Dans ce contexte, les districts industriels, tant du point de vue empirique que théorique, peuvent être mobilisés pour souligner les caractéristiques de ce nouveau modèle productif. Ils constituent en effet une première manifestation des transformations de l'ordre productif capitaliste. A ce titre, les analyses proposées par les auteurs « districtualistes » et leurs justifications, au-delà du phénomène circonscrit à l'économie italienne, doivent être envisagées tout particulièrement à la lumière de la généralisation du modèle de « l'entreprise étendue », notamment. L'objet de cette communication est donc de confronter les hypothèses mobilisées afin de caractériser les transformations des déterminants des organisations industrielles : si « la nouvelle économie industrielle » et de la connaissance se place dans un renouvellement radical des catégories classiques, les auteurs qui ont développé le concept de district industriel à partir de l'observation des cas du Nord est et du Centre de l'Italie, parviennent à expliquer un phénomène semblable en demeurant dans le cadre des catégories classiques de la Science Economique