Après avoir brièvement rappelé les conventions qui ont présidé à la construction de la catégorie de " travailleurs pauvres ", puis esquissé, sur la base des données disponibles, les contours de la pauvreté laborieuse, nous nous interrogerons sur les politiques qui, en France, ont cherché à réduire la pauvreté en emploi. Depuis sa mise en place en 2009, ce rôle est dévolu au revenu de solidarité active (RSA), dans sa composante RSA activité. Sans en gommer le caractère novateur, il s'agira de montrer que la combinaison, et le cumul permanent, que le RSA instaure entre un revenu d'activité faible et une prestation sociale résultent d'ajustements de certaines composantes des politiques de l'emploi qui apparaissent bien antérieurement. Institués dans le champ de l'indemnisation du chômage, de l'insertion mais aussi dans celui de la redistribution, ces ajustements visaient, et visent toujours, à inciter à la reprise d'une activité professionnelle et/ou de compenser des conditions d'emploi peu favorables afin de soutenir les revenus et l'autonomie financière des travailleurs pauvres. De ce point de vue, les résultats du nouveau dispositif RSA peuvent apparaître aujourd'hui, certes à une étape de diffusion qui laisse voir un important, et problématique, non-recours, relativement modestes