Cette contribution analyse le paradoxe des processus d'intégration régionale économiques dans le monde arabe. Ce paradoxe réside dans l'écart existant entre, d'une part, le nombre d'organisations (bureaucraties, agences, organisations, programmes, accords commerciaux, partenariats et coopérations économiques) dédiées à l'intégration régionale et la préférence affichée par les dirigeants politiques et la société civile en faveur de cette politique et d'autre part, la faiblesse structurelle ainsi que relationnelle de cette intégration. L'analyse emprunte une grille de lecture d'économie politique internationale et s'intéressera à la façon dont la double articulation entre l'économique et le politique ; la national et l'international conditionne la construction du rapport au marché mondial des économies du monde arabe, enjeu sous-jacent aux dispositifs d'intégration régionale. L'article avance trois arguments pour expliquer la faiblesse structurelle de l'intégration régionale dans la MENA : le jeu des grandes puissances, les spécialisations héritées du rapport historique au marché mondial, les conflits distributifs (nationaux et régionaux) contingents de l'intégration régionale