research

Une patrimonialisation des archives ?

Abstract

International audienceD'un point de vue administratif, il est d'usage de considérer archives, bibliothèques, musées, et autres services du patrimoine, comme des institutions ayant la même charge de collecter et de conserver les traces du passé (objets et documents). Il est ainsi de plus en plus courant, du moins en France, de voir des collectivités telles que les départements disposer de services qui intègrent conservation du patrimoine (archéologie, patrimoine scientifique et technique, etc.) et archives. Parallèlement à ces proximités administratives, le public a le sentiment aujourd'hui que toutes ces institutions s'occupent de patrimoine 1. Dans cet article, je voudrais examiner l'hypothèse selon laquelle cette représentation a un fondement à la fois dans les nouvelles pratiques de valorisation des archives et dans l'évolution des formes de patrimoine. Dès que l'on quitte le domaine de la conservation des objets ou des documents, lequel implique nécessairement des missions et des technologies partiellement communes à ces institutions, pour porter le regard sur les procédures mêmes qui servent à définir le statut de traces du passé qui doivent à ce titre être conservées, les différences se font jour. La patrimonialisation concerne des objets qui se trouvent être encore présents tandis que leurs homologues ont disparu. Le choix de les patrimonialiser suppose un intérêt social pour eux. Les archives, quant à elles, sont définies, collectées, triées et classées selon une logique rationnelle et informationnelle, essentiellement selon une visée a priori plus fonctionnelle. Il existe une différence de base que l'on peut résumer en disant que la patrimonialisation met en jeu des valeurs cognitives, sociales, voire identitaires ; l'archivage des valeurs principalement d'information, juridiques, et secondairement historiques

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