Evaluation de l'impact des cultures intermédiaires multi-services sur le bilan hydrique des sols : approche par expérimentation et simulation. Application au bassin Adour-Garonne.

Abstract

Les cultures intermédiaires multi-services (CIMS) sont un des piliers de l’agroécologie et elles peuvent être introduites dans les systèmes de culture actuels sans les modifier fortement. Cependant, dans un contexte de changement climatique avec une modification des régimes pluviométriques, l’impact des CIMS sur la dynamique et le bilan hydrique pourrait être négatif. Le bassin Adour-Garonne (BAG), connaît des problèmes de gestion de la quantité et de la qualité (nitrates, pesticides) de ses masses d’eau. Quantifier l’impact des CIMS en fonction de leur gestion sur la dynamique et le bilan hydrique des sols agricoles du territoire du BAG représente donc un enjeu social et scientifique crucial. Mon objectif est d’évaluer l’impact des CIMS sur le bilan hydrique et les flux d’eau à l’échelle de la parcelle, en fonction de leur mode de gestion, et à l’échelle du territoire, pour évaluer les conséquences possibles sur la recharge des nappes en cas de réduction de drainage. J’ai mis en place une démarche scientifique couplant 3 types de méthodes : méta-analyse de la littérature scientifique, expérimentations et mesures de terrains et simulations avec le modèle de culture STICS à l’échelle de la parcelle, puis par extrapolation à l’échelle du territoire du BAG. J’ai analysé l’impact des CIMS sur l’évapotranspiration, le drainage, la lixiviation des nitrates et les stocks d’eau et d’azote en fonction de divers facteurs : pédoclimat, espèce de CIMS (et mélange d’espèces), date de semis et de destruction et gestion des résidus (enfouissement par travail du sol ou laissés en mulch). Les résultats indiquent que les CIMS diminuent le drainage par une augmentation de l’évapotranspiration réelle en situation avec couvert végétal, en comparaison à un sol nu. Toutefois, si les CIMS sont bien gérées, avec une adaptation des espèces composant le couvert végétal, des dates de semis et de destruction, elles n’induisent pas de stress hydrique et azoté entrainant des baisses de rendements des cultures principales suivantes. La généralisation des CIMS sur l’ensemble du BAG, sans adaptation locale de leur gestion et avec des destructions tardives (cas de l’agriculture de conservation), pourrait cependant modifier le grand cycle de l’eau en augmentant l’évapotranspiration et diminuant le drainage, qui est le processus déterminant de la recharge des nappes. Ces modifications pourraient accentuer le déficit entre les besoins en eau grandissant et les ressources toujours plus restreintes dans un contexte de changement climatique

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