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Parasitologie à livre ouvert : le cas d'Alphonse Laveran

Abstract

article publié sur le blog "Interfaces Livres Anciens de l'Université de Lyonhttp://bibulyon.hypotheses.org/7154Les ouvrages anciens permettent de saisir l’évolution de la parasitologie médicale humaine. Il en va ainsi des ouvrages de protozoologie parasitaire dus à la plume de Charles Louis Alphonse Laveran (1845-1922). Ce médecin militaire reçoit en 1907 le premier Prix Nobel de Physiologie et Médecine français, essentiellement pour sa découverte de l’agent du paludisme. Affecté en Algérie entre 1878 et 1880, Laveran isole un « hématozoaire » à partir du sang des malades. Il fait présenter sa découverte devant l’Académie de médecine (1880). Considérant d’abord le parasite comme une algue bleue, Laveran le baptise Oscillaria malariae dans sa première monographie sur le paludisme (1881). Il publie après son retour en France un Traité des fièvres palustres, avec la description des microbes du paludisme (1884) ; Laveran suggère une transmission de l’agent pathogène par des moustiques, une hypothèse confirmée par Ronald Ross (1857-1932) - Prix Nobel de Médecine (1902).La communauté scientifique admet progressivement les résultats de Laveran. Ainsi, Ettore Marchiafava (1847-1935) et Angelo Celli (1857-1914) retrouvent le même hématozoaire, qu’ils nomment Plasmodium (1885). Élie Metchnikoff (1845-1916) classe le parasite dans le groupe des Coccidie (Protozoaire Sporozoaire) (1887).Les publications de Laveran sur le paludisme - près de cent-vingt - représentent un cinquième de ses écrits. Il faut citer des ouvrages de synthèse : Du paludisme et de son hématozoaire (1891), Du paludisme (1892) et un grand Traité du paludisme (1898). Ce dernier - réédité en 1907 - constitue une magistrale étude de tous les aspects de la maladie. Avec Raphaël Blanchard (1857-1919), Laveran publie Les hématozoaires de l’Homme et des animaux (1895) : il rédige la partie consacrée aux Protozoaires parasites.Membre de l’Académie de médecine (1893), de l’Académie des sciences (1895) et de la Royal Society (1916), fondateur de la Société de Pathologie exotique (1908), Laveran prend une retraite anticipée de l’armée (1896). Il poursuit alors, à l’Institut Pasteur, des travaux de protozoologie parasitaire comparée. Le 18 mai 1922, Laveran succombe à une brève maladie. Le cas d’Alphonse Laveran montre tout l’intérêt des fonds patrimoniaux des bibliothèques pour la réalisation d’études bio-bibliographiques

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