Les conditions de réussite des initiatives locales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui mobilisent des ressources de l’économie sociale

Abstract

Ce texte est la synthèse du rapport du projet de recherche intitulé « L’initiative locale et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion : connexion et pluralité ». Assistants de recherche : Denis R. Bussières ; Christine Champagne ; Caroline Dufresne ; Mebometa Ndongo ; Frédéric Simard ; Carole Tardif ; Cylia Thémens ; Guillaume TremblayL’économie sociale et l’action communautaire contribuent à faire face aux processus qui engendrent la pauvreté et l’exclusion, mais elles ne parviennent pas à elles seules à les infléchir. Par contre, combinées à l’économie publique et privée, elles peuvent être la base d’une stratégie plurielle de développement susceptible d’augmenter la richesse collective des collectivités locales. Voilà ce que montre l’analyse en profondeur de dix cas d’initiatives locales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion menées dans trois régions du Québec (Montréal, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Bas-Saint-Laurent). Selon cette analyse, la réussite de ce type d’initiatives dépend de 1) l’émergence d’un leadership fort, individuel, organisationnel et territorial, reconnu par les acteurs locaux et par les interlocuteurs régionaux et nationaux ; 2) la capacité des leaders et des acteurs locaux de mettre en oeuvre et de mailler plusieurs types de projets, mobilisant des ressources procurées par l’économie sociale, le gouvernement et le marché ; 3) l’existence d’instances qui permettent de construire des consensus durables mais constamment renouvelés entre les acteurs ; 4) l’utilisation créative des programmes publics de façon à utiliser les ressources qu’ils procurent pour augmenter le bien-être de la collectivité ; et 5) la construction d’identités positives qui amènent les acteurs socioéconomiques à lancer des projets en partenariat et les citoyens à y participer. Il importe donc de penser l’économie sociale et l’action communautaire comme des moyens pour accroître la capacité d’agir des collectivités locales, comme des bases pour le lancement et l’incubation d’initiatives et comme des composantes d’un capital socioterritorial pouvant être valorisées en partenariat avec le gouvernement et l’entreprise privée, et non pas comme un moyen pour réduire la participation de l’État ou comme une voie pour le décharger de sa responsabilité à l’égard du développement des territoires. La recherche indique que la lutte territoriale contre la pauvreté et l’exclusion doit compter sur une présence forte de l’État mais que celle-ci doit être flexible, adaptable aux réalités locales, et qu’elle doit favoriser les actions en réseau qui diversifient les projets et combinent les acteurs de divers niveaux. La pauvreté et l’exclusion résultent de plusieurs types de facteurs. Les démarches pour en sortir doivent donc combiner plusieurs types d’action.Ce projet a été financé par le FQRSC dans le cadre d’une action concertée sur le thème « La pauvreté et l’exclusion ». Les partenaires de cette action concertée ont été le Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (CÉPE) du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le ministère des Affaires municipales et des Régions, le ministère de la Santé et des Services sociaux, la Fondation Lucie et André Chagnon et la Société d’habitation du Québec

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